Rached Ghannouchi et sa smala de Frères musulmans nahdhaouis est-il en passe de réussir son projet funeste d’imposer aux Tunisiens et aux Tunisiennes le wahhabisme des pétromonarchies, qui se diffuse tel un poison mortel dans notre pays?
Par Rachid Barnat
Un professeur rapporte un petit incident qui semble anodin à prime abord mais révélateur du nouveau phénomène qui se diffuse dans la société tunisienne depuis le retour de Rached Ghannouchi de son exil doré londonien, en mars 2011.
En plein cours, un élève a demandé de quitter la classe pour répondre à l’appel de la prière de la mosquée du quartier. Le professeur ne l’a pas autorisé à sortir, lui demandant d’attendre la fin du cours et lui disant que la prière peut attendre et qu’il pourra la faire même le soir chez lui. L’éducateur, qui craignait que cela se répète, était surpris mais content que l’élève n’ait plus réitéré sa demande les jours suivants, convaincu que le cours est plus urgent pour lui que la prière qu’il peut différer sans que cela affecte sa foi.
Les femmes en niqab comme porte-étendard
Une autre enseignante rapporte sa surprise de voir deux de ses élèves venir au cours portant un niqab. Elle a été ferme avec elles, en exigeant le port de la blouse réglementaire pour accéder à la classe et de laisser leur niqab à l’entrée sur le porte-manteau.
Le lendemain, l’une des deux élèves n’est plus revenue au cours, la seconde a remplacé son niqab par un simple foulard comme font certaines enseignantes et élèves du lycée en question; cédant au phénomène d’islamisation rampante de la société par les Frères musulmans qui se servent des femmes comme porte-étendard pour marquer leur territoire en leur imposant le port des chiffons, du simple foulard jusqu’au niqab !
Cette nouvelle pratique de prier à l’heure est une pratique wahhabite. Dans le malékisme, qui est plus souple, on peut différer sa prière… et même cumuler toutes les prières de la journée pour le soir, une fois rentré chez soi. Ce que de nombreux Tunisiens font ou ont vu faire dans leur famille.
Le but recherché par ces nouvelles pratiques importées d’Arabie saoudite et des pays du Golfe est d’obéir aux préceptes de Mohamed Abdelwahhab fondateur du système politico-religieux qu’est le wahhabisme, en occupant l’esprit du pratiquant jusqu’à l’obsession avec les prières, le licite (halal) et l’illicite (haram); pour laisser le champ libre aux chefs temporels que sont les pétro monarques et leurs sous-fifres Frères musulmans et autres «salafistes»… de mener comme ils l’entendent les affaires de la «oumma» (nation islamique). D’où la multiplication des mosquées qui poussent comme des champignons en dépit du bon sens et de façon anarchique, alors que les Tunisiens manquent d’écoles et d’hôpitaux.
Le manège des ablutions dans les toilettes de l’aéroport
Dans le même contexte, cette obligation de «prier à l’heure», induit d’autres désordres dans les lieux publics, censés être des lieux du bon vivre ensemble.
L’aéroport de Tunis-Carthage, vitrine du pays et de sa capitale pour les visiteurs étrangers, devient le théâtre d’un cirque qui frise le ridicule s’il ne posait un réel problème d’hygiène.
Pour ces nouveaux pratiquants du wahhabisme, la règle étant de prier à heure fixe en répondant à l’appel du muezzin, et de faire ses ablutions avant chaque prière…, les toilettes de l’aéroport sont devenues infréquentables et la préposée au ménage est dépassée par ce nouveau phénomène transformant les toilettes de l’aéroport en lieux d’ablution pour ces nouveaux adeptes du wahhabisme… où les hommes lavent leurs pieds dans les lavabos… et mettent ainsi de l’eau partout… au point que l’eau coule hors des toilettes, transformant les lieux en pataugeoire.
Après les municipales : Au pays des bigots, le «khobzisme» est roi
Découragée et de peur d’être houspillée par un fou d’Allah, la femme de ménage n’ose récriminer et essaie de s’organiser devant ces inondations à répétition d’un genre nouveau dues au zèle des nouveaux «convertis». Elle laisse passer l’affluence et attend devant les toilettes pour ne ramasser que l’eau qui parviendrait dans le couloir… en attendant que le dernier «pratiquant» quitte les toilettes, pour pomper toute l’eau qui inonde les locaux sanitaires.
Quant aux prières de rues, ce phénomène nouveau dans beaucoup de pays, signe l’action politique des meneurs qui profitent d’une bigoterie galopante parmi les ignares converties au wahhabisme… à leur insu !
Les nuisances sonores des mosquées
Et que dire de la prolifération des hauts parleurs dans les minarets et de la puissance assourdissante du son pour les appels à la prière; ou de la transmission hors de la mosquée, avec ces mégaphones sataniques, des prêches des salafistes et de leurs discours haineux appelant parfois à la violence, voire au meurtre des «mauvais musulmans» et des mécréants?
La gêne est souvent perceptible chez les riverains de ces mosquées souffrant des nuisances sonores et qui, terrorisés, n’osent pas protester et ne savent pas comment faire pour arrêter ce déluge d’«islamisation» par la terreur, incitant les gens à épouser le wahhabisme. Aussi se taisent-ils de peur des représailles des nouveaux fous d’Allah.
Espérons que les nouveaux maires auront le courage de mettre fin à ces pollutions sonores, car s’ils ne font rien, il arrivera en Tunisie ce qui est arrivé en Egypte où le moindre village possède parfois, dans la même rue, trois mosquées avec leurs quatre haut-parleurs chacune; qui, lors de l’appel à la prière, lancent un concert cacophonique quand les imams zélés font la course à qui appellera le premier ses fidèles. D’où le décalage entre les différents appels, les rendant inintelligibles, et d’où la cacophonie des prêches transmis particulièrement le vendredi à qui mieux-mieux en décibels !
Les salafistes, ne sont pas à une contradiction près : bien qu’ils rejettent l’Occident et diabolisent sa modernité, cela ne les empêche pas d’être de grands consommateurs de ses produits de haute technologie. Téléphone portable, caméra vidéo, computer et toute l’informatique… sans oublier les magnétophones, les CD et les hauts parleurs… qui sont devenus des produits de consommation ordinaire pour eux.
Alors que selon leur idéologie wahhabite, qui prône le retour aux sources et au modèle sociétal de l’époque du prophète, suppose que l’appel à la prière se fasse à voix d’homme sans porte-voix … toutes ces «modernités» n’existant pas à cette époque-là!
Le terrorisme des prosélytes zélés
Autres spectacles affligeant de l’hypocrisie qui se saisit de jour en jour des nouveaux adeptes des Frères musulmans et de leur wahhabisme: à l’approche du mois de ramadan, des consignes islamistes se répandent un peu partout en Tunisie accompagnées souvent de violence sans que les autorités n’interviennent.
Après s’être pris aux bars et aux restaurants, pour les obliger à fermer durant le mois de ramadan pour ne pas les tenter et invalider leur jeûne ou du moins les obliger à ne pas servir les «indigènes», voilà que ces chers islamistes demandent, dans une campagne sur les réseaux sociaux, que «les parents couvrent leurs filles afin qu’ils puissent, eux, accomplir leur jeûne sans tentation sexuelle pouvant l’invalider». Ce à quoi répondent les progressistes : «Retenez votre fils, cet animal… qui ne peut contrôler son rut».
Et que dire du langage «codé», comme disait Yadh Ben Achour, que les islamistes répandent insidieusement dans la société en signe de ralliement au wahhabisme, et que les Tunisiens adoptent souvent à leur insu par ignorance, du genre «Ramadhan karim» au lieu du traditionnel «Ramadhan moubarak», «Rabbi maak» (Que dieu soit avec toi, en guise d’au revoir) au lieu du traditionnel «Fil amen» ou «Bissalama» (Pars en toute sécurité)… au point que la bigoterie se retrouve jusque dans les conversations, usant et abusant de formules de «politesse pieuse» importées d’Arabie et des pays du Golfe, remplaçant nos formules traditionnelles héritées de nos parents!
Voilà où en sont les Tunisiens de leur «révolution» plus de 7 ans après son déclenchement!
Ghannouchi est-il en passe de réussir son projet funeste pour la Tunisie? Le wahhabisme qu’il importe des pétromonarchies se diffuse tel un poison dans la société tunisienne. Pour cela, il a livré la Tunisie aux prédicateurs obscurantistes étrangers (saoudiens, qataris…), à leur prosélytisme d’une autre époque… et son effet sur les esprits fragiles et influençables qui abjurent l’islam malékite de leurs ancêtres et se convertissent au wahhabisme, comme cela commence à se voir chez certains Tunisiens.
Les Tunisiens réalisent-ils seulement qu’ils coopèrent avec Ghannouchi à une nouvelle colonisation de la Tunisie par les pétro-monarques, une «colonisation religieuse» ?
Vivement que les Tunisiens se ressaisissent pour résister à la «colonisation religieuse» par les pétro-monarques aidés par leur vassal Ghannouchi, futur émir d’Ifriqiya comme il se prénomme déjà !
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