Pôle Ballets et Arts Chorégraphiques a présenté ‘‘Urgence’’, un ballet signé Tarak Bouzid, hier soir, Mercredi 23 mai 2018, à la Cité de la culture, à Tunis.
«Le chanteur entend sa voix. Le peintre voit son tableau. Le poète lit ses vers. Le musicien écoute. Le danseur ne crée rien en dehors de lui. Rien qu’il puisse se mettre sous les sens pour se satisfaire ou tout au moins se calmer. Le danseur ne crée que lui-même. Le sage danse. Mais la danse est la plus efficace manière de créer le sage».
Créations chorégraphiques de grande qualité
Cette citation de Georges Pomiès, danseur, acteur et chanteur français du siècle dernier, résume à elle seule toutes les dimensions symboliques de la danse, l’art fondateur de tous les arts et dont l’histoire remonte à l’aube de l’humanité. Et c’est au cœur de la Cité de la culture que la danse a retrouvé toutes ses lettres de noblesses en Tunisie à travers les multiples cycles et résidences d’artistes organisées par le Pôle Ballets et Arts chorégraphiques sous la direction de Nesrine Chaabouni.
En un temps très court, ce pôle a réussi à produire plusieurs créations chorégraphiques de grande qualité qui ont fasciné le public de la cité lors de son programme inaugural.
Cette même effervescence artistique se poursuit avec un programme spécialement conçu pour le mois de ramadan avec un nouveau cycle chorégraphique proposant 5 spectacles de danse contemporaine.
Ce cycle a été inauguré mercredi soir par le spectacle ‘‘Urgence’’ de Tarak Bouzid au Théâtre des Jeunes créateurs de la Cité en présence d’un public averti qui a suivi de bout en bout cette œuvre hors du commun.
Sur scène les danseurs ont excellé dans l’interprétation d’une chorégraphie qui peut paraître hermétique pour les non-initiés. Des mouvements longs qui s’enchaînent et des corps qui se déchaînent sur une trame musicale très expressive, pour dire ce que les mots n’arriveront jamais à exprimer. Des corps en mouvement, des signes et des symboles, des gestes comme métaphores, mais toujours dans le respect absolu du silence, qui fait office de texture et qui ne fait appel qu’aux accessoires de la lumière et de la musique pour sceller la complicité de l’écriture.
Le corps est un signe
Dans ‘‘Urgence’’ de Tarak Bouzid, le corps est un signe et comme tout signe, son sens ne peut être acquis que par son utilisation et toute utilisation fait référence à un mode, une cadence, un concept inscrit dans la mémoire des êtres, la mémoire du corps et la mémoire des faits.
C’est de cette réflexion qu’est née l’idée de ce projet chorégraphique où le corps s’inscrit dans le contexte chorégraphique et exprime une plasticité et une iconographie ainsi qu’une philosophie, sous forme des matières corporelles.
«Pour penser le corps du premier homme, il ne suffit pas de se reporter au récit de sa création dans la Genèse, mais aussi à la nature de l’être humain, à partir de la mythologie d’Adam et Eve jusqu’au corps contemporain, dans sa relation sociopolitique et culturel», souligne l’auteur de cette œuvre.
‘‘Urgence’’ a séduit le public de la Cité de la culture, a suscité le débat avec la participation notamment de Nesrine Chaabouni, Syhem Belkhodja et Nejib Khalfallah, tout en démontrant que la danse contemporaine tunisienne se porte bien au bonheur des passionnés des arts chorégraphiques.
Source : communiqué.
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