Contrairement à ce qui a été annoncé hier, vendredi 25 mai 2018, par la députée, Sabrine Goubantini, il n’y a pas eu d’arrestations de non-jeûneurs ni de fermeture de cafés ouverts lors des horaires du jeûne à la cité Ennasr (Ariana).
La députée a indiqué dans un post Facebook que les forces de l’ordre ont investi des cafés à Ennasr, violenté les non-jeûneurs, dont certains se sont fait arrêter avec les patrons des commerces.
Cette rumeur a été reprise par des médias et largement partagée sur les réseaux sociaux. Kapitalis s’est rendu, aujourd’hui, dans les cafés cités par Sabrine Goubantini et il s’est avéré que cette information est sinon infondée du moins inexacte. Des policiers sont effectivement rentrés dans des cafés et procédé à des contrôles d’identité des clients. Un serveur a même été emmené au poste de police, affirme le gérant de l’un des cafés. Mais il n’y a pas eu de violence, ni de fermeture de commerce et encore moins d’arrestations de non-jeûneurs dans les 2 cafés cités par Mme Goubantini ni à un 3e, dans la même zone, où il y a également eu des contrôle d’identité.
Certains pourraient penser que la descente policière vise à intimider les non-jeûneurs, d’autant que le ministère de l’Intérieur avait annoncé récemment que la circulaire de Mzali sera appliquée tant qu’elle n’a pas été abrogée par une loi. Mais de là à colporter une rumeur et à parler de violences policières visant les non-jeûneurs, il y a un pas que madame la députée aurait du se garder de faire. Habitant, elle-même, le quartier Ennasr, elle aurait pu vérifier l’information avant de lui donner du crédit, de la partager et de susciter ainsi un vif émoi dans l’opinion, à un moment marqué par des tensions entre les non-jeûneurs et la police.
Réagissant à cette rumeur, Jameleddine Heni, universitaire et psychologue tunisien basé à Paris, a écrit sur son compte : «Juge et partie, Sabrine Goubantini dénonce ce qu’elle a toujours désiré: une persécution auto-réalisatrice. A force de l’avoir trop désirée, elle a fini par l’obtenir», a-t-il noté, sur un ton goguenard, tout en demandant des preuves de ce qu’on appelle la «chasse aux non-jeûneurs», M. Heni a conclu : «Spécialiste des « guerres préventives », Sabrine Goubantini n’est pas à l’abri d’une intox de « précaution »…». Rires dans la salle…
On notera que la députée a aussi profité de «sa révélation» pour régler ses comptes, sur Facebook, avec son ex-parti, Nidaa Tounes, qu’elle accuse de ne pas défendre la laïcité de l’Etat et de ne pas lutter contrer le projet obscurantiste des islamistes.
Y. N.
Ramadan : L’ATSM appelle à l’ouverture des cafés pendant la journée
Tunisie : Malgré l’interdiction, la manifestation des non-jeûneurs maintenue
Donnez votre avis