Hafedh Caid Essebsi/Mondher Bayram.
Dans un post publié sur son compte Facebook, Mondher Bayram, coordinateur régional Nidaa Tounes à Bizerte, estime que le secrétaire exécutif du parti, Hafedh Caid Essebsi, n’a pas l’étoffe d’un dirigeant politique.
«Je tiens tout d’abord à vous préciser que, dans la vie courante, tout héritage est légitime de par la loi, par contre en politique, ça se mérite. Malheureusement, le contenu de vos dernières publications semble indiquer que vous ne comprenez pas encore le sens de cette règle», lance Mondher Bayram à Hafedh Caid Essebsi, par allusion aux tentatives de ce dernier de faire le vide dans le parti, dans l’espoir de présenter sa candidature pour la succession de son père, Béji Caïd Essebsi, à la tête de la présidence de la république.
«Ce qui ressort de vos écrits est un inventaire des difficultés, tous secteurs confondus, que subit notre pays depuis la révolution et surtout durant le règne de la troïka (l’ancienne coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha entre janvier 2012 et janvier 2014, Ndlr) qui a hypertrophié le train de vie de l’Etat au point de rendre toute manœuvre de restructuration quasi-impossible», a ajouté le coordinateur régional Nidaa Tounes à Bizerte, comme pour expliquer que le chef du gouvernement Youssef Chahed, lui-même dirigeant de Nidaa, dont M. Caïd Essebsi cherche à obtenir le départ, n’est aucunement responsable de la crise sévissant actuellement en Tunisie.
«Vous dites qu’il ne s’agit pas des personnes mais plutôt de la stabilité des institutions de l’Etat. Je dis oui mais vous, de quelle stabilité parlez-vous quand, au sein de notre parti, vous avez dissous toutes les instances pour vous accaparer tous les pouvoirs devenant ainsi le seul et l’unique maître à bord. Vous avez éteint la flamme de nos militants; vous avez fait fuir les constituants, les sympathisants et les électeurs», ajoute Mondher Bayram, en accusant le directeur exécutif de Nidaa d’avoir vidé le parti fondé par son père en juin 2012 de toutes ses ressources humaines. Et d’enchaîner dans ce qui s’apparente à un procès sans concession : «Vous auriez eu le beau rôle qui était normalement vôtre en rassemblant au lieu de disperser et vous faisant force de proposition pour le développement durable du pays plutôt que de vous en prendre au gouvernement et son chef».
Le coordinateur régional Nidaa Tounes à Bizerte, qui accuse Hafedh Caïd Essebsi d’être un diviseur sans idées, ni programmes ni propositions, conclut son poste en s’adressant à ce dernier: «Enfin, votre prise de position prouve que vous n’avez pas l’étoffe d’un dirigeant politique, c’est pourquoi je vous dis comme l’a dit un jour Jean-Luc Mélenchon: ‘‘Partez, si vous ne savez pas y faire nous nous saurons’’».
I. B.
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