Réunion des dirigeants et ministres de Nidaa Tounes.
Selon Nidaa Tounes, ou son aile conduite par le directeur exécutif Hafedh Caid Essebsi, Youssef Chahed serait est à l’origine de la crise politique actuelle en Tunisie et aurait perdu son statut de chef de gouvernement d’union nationale.
Aussi bizarre que cela puisse paraître : Nidaa Tounes, parti au pouvoir, est passé dans… l’opposition. C’est la démocratie tunisienne revue et corrigée par Hafedh Caïd Essebsi, rejeton du président de la république, Béji Caïd Essebsi, et par sa smala de mercenaires, au passé aussi louche que leur positionnement présent. Jugeons-en…
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 29 mai 2018, Nidaa Tounes a affirmé qu’il n’a pas de leçon à recevoir de personne au sujet de l’attachement à l’intérêt national et à la stabilité du pays, par allusion aux critiques dont il fait l’objet à cause de son appel au changement du gouvernement. Ces critiques, rappelons-le, ont été faites, notamment, par le parti islamiste Ennahdha qui s’était opposé au départ du chef du gouvernement Youssef Chahed.
«Le parti est prêt à se lancer dans les prochaines échéances politiques de quelque position que ce soit, conformément à son appréciation de l’intérêt national», souligne le communiqué, qui réitère le refus du parti«d’être un instrument pour frapper le consensus socio-politique que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et d’autres organisations nationales constituent des piliers essentiels».
Nidaa Tounes a, par ailleurs, dénoncé la campagne visant le président de la république, Béji Caid Essebsi, et son rôle de garant des consensus politiques et sociaux, et appelé les membres de son bloc parlementaire à une réunion exceptionnelle, prévue de demain, mercredi 30 mai.
Notons que plusieurs membres du gouvernement ont pris part à la réunion organisée, hier soir, par Nidaa Tounes, notamment Selma Elloumi-Rekik (ministre du Tourisme et de l’Artisanat), Hatem Ben Salem (ministre de l’Education), Majdouline Cherni (ministre de la Jeunesse et du Sport) et Slim Feriani (ministre de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises).
Noureddine Ben Ticha, conseiller politique auprès du chef de l’Etat, était lui aussi présent à cette réunion, organisée suite à la décision du président de la république de suspendre les négociations sur l’Accord de Carthage 2, en raison de l’incapacité des parties-prenantes à s’entendre sur un point décisif, celui relatif au changement ou pas du gouvernement.
Cette décision a provoqué une onde de choc dans les rangs de Nidaa Tounes et créé une forte divergence sinon un fossé entre ce parti et son allié au gouvernement, Ennahdha. Ce qui risque de porter un coup à l’alliance scellée entre eux, au lendemain des législatives de 2014, et dont le gouvernement Chahed était, jusque-là, l’incarnation.
E. B. A.
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