Le député Mongi Rahoui a qualifié l’allocution du chef du gouvernement Youssef Chahed, prononcée hier soir, mardi 29 mai 2018, de «courage lâche», estimant que cette réaction tardive est expliquée, uniquement, par les derniers pourparlers sur le changement du gouvernement.
Dans une déclaration à Kapitalis, Mongi Rahoui explique que malgré l’apparence d’un discours courageux, les déclarations de Youssef Chahed sont trompeuses parce qu’il a parlé de la réussite du gouvernement dans un contexte d’échec, avec une économie en berne, un taux d’inflation de 7,8 qui n’a jamais été atteint en Tunisie, tout comme celui de l’endettement estimé à 70%. «Comment ose-t-il tromper les Tunisiens et parler de réussite», s’est-il interrogé.
Mongi Rahoui a également souligné que lorsque le chef du gouvernement a parlé de «voix de la raison et de la sagesse», il faisait allusion à Ennahdha et notamment Rached Ghannouchi, qui a défendu le maintien du gouvernement et donc la voix qui a défendu son maintien au poste.
Quant à la partie du discours relative à Hafedh Caïd Essebsi, que Youssef Chahed a accusé d’avoir détruit Nidaa Tounes, Mongi Rahoui a estimé que cette attaque vient en réponse aux appels du chef de Nidaa au changement du gouvernement.
«Il y a quelques jours, Youssef Chahed revendiquait son appartenance à Nidaa et a aidé Hafedh Caïd Essebsi et sa clique dans la campagne pour les municipales du 6 mai 2018. Aujourd’hui, il a rassemblé tout son courage et s’est retourné contre ce dernier. Que s’est-il passé depuis ? La seule chose qui a changé, c’est que Hafedh a demandé le départ de Chahed et c’est cela qui a suscité la réaction du chef du gouvernement», a indiqué Rahoui, qui a rappelé que Youssef Chahed était à l’origine de la commission des 13 et avait alors défendu Hafedh Caïd Essebsi, en se positionnant contre les dirigeants et députés qui avait déserté le parti à cause du comportement du fils du président de la république?
Le député a également estimé que le chef du gouvernement aurait dû s’exprimer à l’Assemblée et non à la télé et s’adresser aux députés pour affronter les vrais problèmes auxquels fait face la Tunisie.
«S’il était vraiment courageux, comme on le décrit aujourd’hui, il aurait pu exposer la situation aux députés et présenter les actions en cours tout en demandant un vote de renouvellement de confiance. Il aurait ainsi bénéficié de son appui», a-t-il conclu, en assurant que la patrie doit vraiment passer avant les partis.
Y. N.
Premières réactions des personnalités politiques au discours de Chahed
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