Le gouvernement tunisien n’est pas parvenu, jusqu’à ce jour, à dénicher l’oiseau rare étranger, voire le partenaire stratégique pour reprendre en partie la société sidérurgique El Fouladh, sise à Menzel Bourguiba (Bizerte).
Selon nos informations, au regard des difficultés financières dans lesquelles se débat cette entreprise publique traînant, depuis 10 ans, un déficit qui a atteint, en 2016, 70 millions de dinars (MDT), la plupart des prêts garantis par l’Etat auprès de banques publiques, ainsi que l’opposition des syndicats à tout projet de privatisation, seraient à l’origine du peu d’intérêt accordé par les éventuels investisseurs étrangers à cette entreprise.
La seule solution réside, d’après certains experts, dans l’assainissement financier de l’entreprise avant sa cession. Cela signifie que l’Etat, et à travers lui le contribuable, mettra la main dans la poche pour sauver une entreprise mal gérée par des incompétents.
Il faut reconnaître qu’El Fouladh, appelée comme toutes les entreprises publiques à acheter la paix sociale, a été victime des orientations idéologiques des gouvernements qui se sont succédé depuis 2011.
Au temps de la «Troïka», la coalition conduite par le parti islamiste Ennahdha (2011¬-2013), il a été question de céder la société à un investisseur stratégique turc. Cette option se comprend au regard des accointances, à l’époque, entre Ennahdha et le parti turc de la Justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, tous deux membres de l’internationale islamiste.
En 2015, avec l’avènement d’un gouvernement pro-occidental, un appel international a été lancé à nouveau. C’est le groupe italien Alfa Acciai, leader de l’industrie sidérurgique dans son pays, qui, dans un communiqué, a manifesté, avant la clôture de l’appel d’offres le 28 juin 2016, son intérêt pour l’acquisition de 49% de la société El-Fouledh.
À l’époque le groupe italien a affirmé qu’il disposait de «l’expertise nécessaire et les ressources nécessaires pour sortir El Fouladh de ses difficultés et lui garantir la longévité qu’elle mérite en optimisant la compétitivité, en élargissant la gamme des produits et en introduisant e de nouvelles technologies.»
Selon les prévisions, El Fouladh a besoin de nouveaux investissements qui devraient lui permettre de produire, localement, entre 500.000 et un million de tonnes de fer par an. Actuellement, la société, la seule sidérurgie du pays, produit, environ 200.000 tonnes de billettes, 250.000 tonnes de produits laminés, 25.000 tonnes de produits tréfilés et 12.000 tonnes de structures métalliques.
Khémaies Krimi
Un député met en garde contre la vente de l’usine El-Fouladh
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