Le public du festival de Hammamet s’est embarqué dans une ambiance folle, dans la soirée du samedi dernier, 21 juillet 2018, entre musique rock et folklore balkanique, avec le célèbre artiste polyvalent Emir Kusturica.
Par Fawz Ben Ali
Beaucoup le connaissent comme cinéaste car il est incontestablement une légende vivante du 7e art. Emir Kusturica est l’un des rares cinéastes à avoir décroché deux palmes d’or au Festival de Cannes pour ‘‘Papa est en voyage d’affaires’’ (1985) et ‘‘Underground’’ (1995); mais c’est aussi un grand musicien, chose qui se reflète bien dans sa prestigieuse filmographie où la musique joue un rôle essentiel.
Du cinéma à la musique
Emir Kusturica était déjà là en 2009 dans un concert mémorable; 9 ans après il est de retour sur cette même scène de Hammamet pour deux grands rendez-vous, d’abord dans la soirée du vendredi pour présenter son dernier film ‘‘On the milky road’’ (projeté pour la première fois en Tunisie), puis le lendemain dans une soirée musicale des plus festives avec son groupe No smoking Orchestra, avec lequel il sillonne le monde depuis une trentaine d’années.
Dès son entrée sur scène accompagné des 8 musiciens de sa troupe, Kusturica a mis le feu sans tarder au théâtre de plein air de Hammamet qui était tout plein de festivaliers prêts à chanter, à danser et à faire la fête; un concert qui nous a forcément rappelé celui de Goran Bregovic il y a deux ans sur cette même scène. Les deux artistes originaires de Sarajevo sont de grands amis qui partagent le même univers musical et qui ont collaboré ensemble sur les bandes originales des plus beaux films de Kusturica.
Une fête à la gitane
Kusturica qui a marqué l’esprit des cinéphiles avec des chefs-d’œuvre comme ‘‘Le temps des gitans’’, ‘‘Papa est en voyage d’affaires’’, ‘‘Arizona dream’’… est toujours au sommet de son talent et de sa créativité autant derrière la caméra que sur scène; 64 ans et une énergie à revendre.
Une fois avec sa guitare électrique, Kusturica ne peut que nous emmener très loin, ainsi le public de Hammamet n’a pas hésité à suivre le maître de la fête dans ce voyage musical à la frontière du rock et du folklore balkanique, toujours dans un esprit cinématographique qui lui est propre, car il était forcément question de reprendre les chansons cultes de filmographie allant de ‘‘Chat noir chat blanc’’, ‘‘Unza Unza time’’, ‘‘La vie est un miracle’’, ‘‘Underground’’, ‘‘On the milky road’’… mais aussi des chansons de son tout dernier album ‘‘Corps diplomatique’’ sorti en 2018, comme ‘‘Scared of dental drills’’, ‘‘Commandante’’, ‘‘From Chicago to Milano’’, ‘‘Cerveza’’ …
La soirée n’était nullement pour les adeptes des concerts assis, car on ne pouvait résister à ces rythmes endiablés joués par des musiciens qui ressemblaient autant à un groupe de rock qu’à une fanfare gitane.
De plus, le théâtre de Hammamet a cette particularité de permettre une vraie communion entre le public et les artistes grâce à cette scène sans barrières, très proche des gradins, garantissant à chaque fois des moments de convivialité et de partage intense.
‘‘On The Milky Road’’ d’Emir Kusturica : L’amour en temps de guerre
Donnez votre avis