Commentant le verdict sans appel de la plénière de samedi 28 juillet 2018 à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), la députée Afek Tounes Rym Mahjoub a déploré «la désertion» de 3 membres de son parti, qui ont voté la confiance au nouveau ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati…
Pour la députée de l’opposition, qui s’exprimait hier, lundi 30 juillet, sur les ondes de Mosaïque FM, il s’agit là d’un manquement grave à la discipline partisane car, à l’issue d’une réunion du bureau politique d’Afek Tounes, tenue le vendredi 27 juillet, il a été décidé de boycotter la plénière de l’ARP et donc de ne pas prendre part à ce qu’elle qualifie de «mascarade parlementaire…»
Selon Rym Mahjoub, le fait que la moitié des six députés Afek à l’ARP – à savoir Karim Helali, Hafedh Zouari et Mohamed Ghannem – aient choisi de participer au vote de la plénière de samedi et qu’ils aient accordé leur confiance au ministre de l’Intérieur désigné par le chef du gouvernement Youssef Chahed contrevient aux règles élémentaires de la discipline du parti de Yassine Ibrahim.
«La décision de ne pas assister à cette séance de l’ARP de samedi a été prise de la manière la plus démocratique, lors de la réunion de notre bureau politique. Il y a eu débat et toutes les opinions ont pu s’exprimer librement, sauf que certaines personnes ont cru bon ne pas assister et, du coup, ils ont décidé de rouler en solo», a-t-elle indiqué, ajoutant que ce comportement sera «soumis à la discussion» des instances décisionnelles du parti… En d’autres termes, les membres réfractaires risquent d’être pénalisés pour leur insoumission.
Et delà, la députée Afek a déversé son flot de critiques des résultats des gouvernements Chahed 1 et 2 – une inflation à 8%, la dégradation du déficit de la balance commerciale, la pénurie des médicaments, coupure de l’électricité, rationnement de l’eau, etc. Tout cela pêle-mêle pour cacher l’échec cuisant qu’ont essuyé les obstructionnistes de tout bord, en ce samedi 28 juillet.
Pour Rym Mahjoub, il y aurait danger en la demeure tunisienne: «la démocratie est menacée dans notre pays. De très fortes pressions ont été exercées sur les députés pour qu’ils votent en faveur de cette confiance [accordée à M. Fourati, ndlr]. Autrement, comment pouvez-vous expliquer qu’au matin du samedi, les choses étaient incertaines et qu’en fin de journée il y ait eu une majorité aussi confortable [de 148 voix sur le total des 169 exprimées, ndlr]?», s’interroge-t-elle.
Réponse: tout simplement, par conviction qu’«il faut placer l’intérêt de la patrie au-dessus de celui des partis», plus de 87,5% des députés, présents ce samedi 28 juillet, ont décidé démocratiquement de permettre à M. Chahed de combler au plus vite la vacance à la tête de l’important ministère de l’Intérieur.
Marwan Chahla
Vote de confiance à Hichem Fourati : Les difficultés de Chahed ne sont pas finies
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