Aujourd’hui, dans notre rubrique, ‘‘Le poème du dimanche’’, nous vous proposons l’un des plus beaux poèmes du grand poète, écrivain et intellectuel chilien Pablo Neruda*, Prix Nobel 1971. Ce poème est une véritable leçon de vie.
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !
* * *
Écrivain et grand poète chilien. Il est né en 1904 à Parral, mort en 1973 à Santiago. Dès sa jeunesse, il mène de front une carrière littéraire et politique intense, voyage énormément et se retrouve souvent en exil. «Ainsi toute ma vie, je suis allé, venu, changeant de vêtements et de planète», écrit-il. En 1971, il reçoit le prix Nobel de littérature. Il meurt dans des conditions obscures au cours du mois de septembre 1973, quelques jours seulement après le putsch du général Pinochet soutenu par le gouvernement américain qui a déposé le président Salvador Allende. Après le putsch et avant sa mort sa maison a été saccagée et ses livres furent brûlées.
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