Mohsen Marzouk de plus en plus critiqué au sein de son parti.
La crise au sein de Machrou Tounes n’est pas près de se décanter. Au contraire, les membres du bureau régional et local du mouvement à Kairouan ont annoncé, hier, samedi 25 août 2018, leur démission collective pour diverses raisons liées aux choix du parti et à sa gestion.
Dans un communiqué publié hier soir, les démissionnaires ont expliqué qu’ils ne peuvent plus poursuivre leurs activités au sein du parti en raison des décisions prises récemment par la direction centrale sans concertation avec les structures nationales, régionales et locales.
Les membres démissionnaires ajoutent qu’à cause de «l’absence totale de communication, surtout après les élections municipales, malgré les résultats relativement satisfaisants à Kairouan, nous refusons d’être utilisés comme de simples instruments pour appliquer des choix que nous ignorons. Ce qui risque d’aboutir à l’échec du projet politique pour lequel le parti a été créé», en mars 2016 suite à une scission de Nidaa Tounes.
Les démissionnaires ont, également, dénoncé les nouvelles orientations du parti et refusé d’appliquer des choix imposés d’en haut et qui, selon eux, ne correspondent nullement à la ligne de Machrou Tounes
Rappelons que le 15 août courant, Machrou Tounes et Nidaa Tounes ont annoncé, dans un communiqué commun, que les 2 partis ont décidé de rassembler leurs députés dans un seul bloc parlementaire pour constituer une majorité à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), dominée par le parti islamiste Ennahdha depuis l’implosion de Nidaa, pourtant vainqueur des législatives de 2014.
Rappelons aussi qu’une semaine avant cette décision, 5 députés du bloc Al-Horra de Machrou Tounes (Sahbi Ben Fredj, Leila Chettaoui, Souheil Alouini, Marouene Felfel et Houda Slim) avaient présenté leur démission à l’ARP à cause, selon eux de «l’absence de consensus au sein du parti et des divergences autour d’une série de décisions», y compris sans doute celle relative à la réconciliation avec Hafedh Caïd Essebsi, principal responsable de l’implosion de Nidaa.
Notons que cette démission a fait suite aux divergences nées autour du vote confiance au ministre de l’Intérieur Hichem Fourati, le 28 juillet dernier, les 5 députés ayant voté la confiance alors que la consigne du parti était à l’abstention.
Autre sujet de divergence qui divise le parti fondé et dirigé (de plus en plus difficilement) par Mohsen Marzouk : plusieurs de ses militants soutiennent le gouvernement Youssef Chahed, alors que la direction centrale y est opposé et appelle à son remplacement.
Z. A.
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