L’équipe de Tunisie n’ira pas en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations CAN 2019 de football des moins 17 ans (cadets) qui aura lieu l’année prochaine en Tanzanie. Résultat prévisible au regard des défaillances gestion du football tunisien.
Par Hassen Mzoughi
Battue par l’Algérie (2-0) et le Maroc (1-0), la Tunisie termine avant-dernière au classement final, derrière l’Algérie et le Maroc, et devant la Libye, lanterne rouge, au terme du tournoi de qualification qui s’est terminé mardi 28 août 2018, à Monastir.
C’est le Maroc, auteur d’un parcours sans-faute avec 3 victoires en 3 matches, laissant loin derrière tous ses concurrents, qui ira en Tanzanie.
Opportunités de progression dérisoires.
Cette nouvelle déception ne surprend pas car c’est l’aboutissement logique de la mauvaise gestion technique des catégories jeunes. Le problème commence aux clubs où la préparation démarre trop tard chaque veille de saison, où les 20% du budget ne vont pas aux catégories jeunes, avec la complicité de la Fédération tunisienne de football (FTF), qui ne se soucie guère de faire respecter les règlements, lesquels prévoient jusqu’au retrait de points aux seniors. Et comme les moyens consacrés sont faibles, les difficultés quotidiennes, les forfaits en championnat ou en coupe sont fréquents.
On voit rarement des entraîneurs de gardiens et des préparateurs physiques dans les clubs, même chez les locomotives du football tunisien, et on relève surtout un déficit de préparation flagrant, ce qui explique le retard que prennent les jeunes joueurs tunisiens sur les plans physique et athlétique. Et quand ils sont appelés à disputer des tournois internationaux sur plusieurs jours, ils peinent à tenir le rythme.
À propos de moyens, pourquoi les clubs ne cherchent-ils pas à conclure des conventions de partenariat ou de sponsoring exclusivement pour les catégories jeunes. Des agences européennes exercent sur ce segment, moyennant une commission sur le placement, via leur circuit, des jeunes talents africains dans des clubs français, italiens, espagnols ou anglais.
Le problème des catégories jeunes est flagrant au niveau fédéral. Faute de mettre en place un plan à plusieurs étapes, et non pas une préparation à quelques jours d’une compétition officielle, faute de faciliter la participation des sélections de jeunes aux multiples tournois en Europe ou en Amérique du Sud, les opportunités de progression sont dérisoires.
Un but marqué en 3 matches
La préparation technique est-elle aussi discutable. Les cadets tunisiens ont été éliminés non pas par manque de qualité technique mais faute d’une audacieuse approche du jeu. L’attentisme de l’entraîneur Slaheddine Sebti et l’accent exagéré mis sur les balles arrêtées, soit le cachet que l’on retrouve en remontant toutes les catégories jusqu’aux seniors, ne facilitaient pas la tâche de ces braves joueurs. Que l’équipe marque 1 seul but en 3 matches, cela démontre bien l’indigence des prestations des jeunes tunisiens lors de ce tournoi UNAF.
Le Maroc, net vainqueur de cette compétition, a impressionné non seulement par sa maîtrise, mais aussi par sa discipline tactique, son potentiel technique et son réalisme (8 buts marqués contre 2 encaissés en 4 matches).
Confiée à un entraîneur expérimenté, Jamel Sallami, vainqueur du championnat d’Afrique des joueurs locaux avec le Maroc en mars 2018, la sélection chérifienne compte 8 joueurs évoluant dans des clubs français et espagnols. La grosse différence avec d’autres sélections présentes au tournoi est également là.
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