Lotfi Zitoun, dirigeant du parti islamiste Ennahdha, réputé pour son franc-parler, estime que les élections législatives et présidentielles risquent de ne pas se tenir dans le délai fixé, à savoir fin 2019.
Pour ce conseiller politique de Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, il y actuellement une crise politique qui ne plaide pas en faveur de la tenue de ces échéances électorales à leurs dates connues. Parmi les arguments avancés par M. Zitoun à l’appui de son analyse : l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) n’a pas encore de président, qu’il va falloir élire. La Cour constitutionnelle, qui devait être mise en place en 2015, tarde encore à voir le jour. Il va falloir donc élire ses quatre membres, qui plus est par une forte majorité de 150 voix, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), laquelle va avoir à faire face à un calendrier chargé au cours des prochaines semaines avec, notamment, l’examen et le vote de la Loi de Finances et du budget de l’Etat pour 2019, a estimé M. Zitoun, qui parlait aujourd’hui, jeudi 30 août 2018, à « Midi Show » sur Mosaïque FM.
Il va falloir aussi élaborer et voter une nouvelle loi électorale, estime M. Zitoun, qui pense que la crise politique actuelle, avec les bisbilles au sein de l’exécutif entre la présidence de la république et celle du gouvernement, va rendre très difficile de répondre à toutes ces exigences dans les délais requis pour la tenue des prochaines élections dans quinze mois.
«Pour y parvenir, il va falloir que la classe politique dans son ensemble, et pas seulement Nidaa Tounes et Ennahdha, trouve un consensus sur toutes ces questions encore en suspens», affirme M. Zitoun. Et ce sont pas les divergences actuelles et les divisions au sein de la plupart des partis qui vont le permettre, craint-il.
I. B.
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