Human Rights Watch (HRW) a déploré le rejet du projet de loi sur l’égalité successorale par Ennahdha, estimant que cette position prouve que le parti présidé par Rached Ghannouchi est hostile aux droits de la femme.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, jeudi 6 septembre 2018, HRW a déploré le rejet officiel, le 26 août 2018, «d’une initiative présidentielle visant à instaurer la pleine égalité entre hommes et femmes dans le domaine de l’héritage», tout en affirmant que cette position constitue «une trahison pour les Tunisiennes et une occasion manquée de prouver l’adhésion du parti islamiste aux droits des femmes».
Dans ce même communiqué, Amna Guellali, directrice du bureau de Tunis de HRW, a assuré que le refus d’Ennahdha d’abolir l’un des derniers vestiges de l’inégalité de genre en Tunisie affaiblit le leadership du pays dans le monde arabe.
L’organisation rappelle qu’Ennahdha, qui se présente comme parti «démocrate musulman», compte 68 députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), fait partie du gouvernement d’unité nationale et que ses déclarations ont été ambiguës, avant d’annoncer officiellement le rejet de l’égalité successorale, estimant que cette proposition est en contradiction avec la loi islamique.
«En tant qu’État partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), la Tunisie a l’obligation d’éliminer la discrimination fondée sur le genre», a conclu HRW.
Y. N.
Colibe : Le clergé d’Ennahdha contre les libertés et les droits
Donnez votre avis