Le Pdg de l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), Abderrahmane Chafai, propose une ségrégation positive en faveur des hommes. Il explique cette énormité par le fait que les femmes se trouvent souvent de haut de la liste après l’examen des dossiers.
Cela s’est passé hier, lundi 10 septembre 2018, lors d’un séminaire, à Tunis, rapporte Najet Zammouri, membre du comité directeur de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), en précisant que le Pdg de l’Apia a annoncé avoir «un gros problème» et d’expliquer à un parterre estomaqué : «A chaque ouverture d’un concours national, et après l’étude des dossiers et les entretiens, ce sont les femmes qui viennent en tête des candidats retenus».
Ce responsable de l’Etat dit même avoir trouvé une solution pour ce qu’il considère comme un gros problème: ouvrir deux sessions, une pour les femmes et une autre pour les hommes, pour ainsi donner leur chance à ces derniers ! (sic !) Il n’y a pas eu de rires dans la salle, mais sa proposition en a choqué plus d’une et plus d’un…
Najet Zammouri, qui déplore ce discours machiste, a rappelé que le mandat de M. Chafai a été prolongé récemment d’un an, bien qu’il soit à la retraite et que c’est une honte pour un pays comme la Tunisie, qui prône l’égalité entre les deux sexes, d’avoir un responsable de l’Etat avec de telles idées contraires à la Loi fondamentale.
Ce que le Pdg de l’Apia feint d’oublier c’est que le taux de réussite des femmes aux examens nationaux, notamment le baccalauréat et la fin des études universitaires, dépasse les 60% de que seules 20% d’entre elles accèdent à des postes de responsabilité. C’est cela le «gros problème», qui aurait dû préoccuper M. Chafai.
Y. N.
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