Ph. d’archives.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décrété une grève générale dans le secteur public, le mercredi 24 octobre 2018, et dans la fonction publique, le jeudi 22 novembre.
Cette décision a été prise lors d’une réunion du comité administratif de la centrale syndicale, tenue hier, jeudi 20 septembre 2018, à Hammamet (Nabeul).
Le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, a expliqué dans une déclaration aux médias que la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen, notamment des salariés et des pauvres, la hausse générale des prix et les tentatives du gouvernement de privatiser totalement ou partiellement certaines entreprises publiques sont les principales raisons ayant poussé l’UGTT à décréter cette grève générale.
«Ils ne veulent pas réellement essayer de faire des réformes dans les entreprises publiques se trouvant en difficulté. Ils cherchent en réalité à vendre les sociétés publiques qui font de bons chiffres d’affaires, et ce afin de combler le déficit des finances publiques. L’UGTT fera, la semaine prochaine, un point de presse pour expliquer en détails les raisons de cette grève générale», a-t-il déclaré.
Cette décision, on l’a compris, aura un impact très négatif sur la situation générale dans le pays, qui fait face à une crise politique, en raison de l’entêtement du président de la République, Béji Caïd Essebsi, et de son fils, Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nidaa Tounes, de faire limoger le chef du gouvernement Youssef Chahed, et sur la crise économique à laquelle les tensions sociales entretenues par l’UGTT ne sont pas étrangères.
L’UGTT, qui empêche le gouvernement de mettre en route les réformes nécessaires à la relance économique, notamment la cession des entreprises publiques qui pompent dans l’argent du contribuable et grèvent dangereusement les finances publiques, n’aide pas beaucoup le pays à sortir de la crise. Au contraire, elle l’y enfonce davantage.
Pis encore: la centrale syndicale ne propose aucune solution de rechange, se contentant de faire obstruction à tout ce qu’entreprend le gouvernement. C’est criminel et suicidaire à la fois. Car la banqueroute qui est imminente ne fera pas que du bien aux travailleurs, dont M. Taboubi et les siens sont censés défendre les intérêts. Avis de grande tempête à l’horizon !
E. B. A.
Taboubi : La grève sera observée dans 90% des établissements publics
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