Dans un post facebook écrit ce matin, mercredi 10 octobre 2018, l’intermédiaire Youssef Zarrouk a qualifié de «perte sèche» la démission de Slim Azzabi de son poste de chef de cabinet du président de la république Béji Caïd Essebsi (BCE).
«Le départ de Slim Azzabi de la présidence est une perte sèche. C’est maintenant qu’on a besoin de lui. De son sang froid. De sa loyauté. Un homme discret, au-dessus de tout soupçon», écrit l’intermédiaire. Et il enchaîne par ce témoignage d’amitié: «À la veille des élections municipales, où il essayé de limiter les dégâts, j’ai échangé avec lui quelques réflexions. Sa fidélité pour le président était à toutes épreuves. Convaincu que les choix de 2014 étaient les seuls possibles, il érigeait pour BCE une statue de sauveur du pays. Il disait cela sans élever le ton, parlait du chef de l’Etat avec beaucoup de respect. Je connais Slim depuis longtemps, son père (feu Ridha Azzabi, ancien président du Club africain, ndlr) était un ami des années soixante à Paris. Nous étions voisins à La Marsa. J’ai vu grandir sous mes yeux Slim et devenir le gentleman qu’il est devenu. Gentleman est le bon mot. Je suis sûr qu’il va rester en réserve de la République. De là où il sera, il continuera à travailler pour le rapprochement des points de vues.»
M. Zarrouk conclut son post par ces interrogations : «Réussira-t-il un jour à réconcilier Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed? Le plus vite serait le mieux? L’infanticide sur la place publique n’a que trop duré.»
Il y a comme une évolution dans l’analyse de la scène politique tunisienne par M. Zarrouk. Youssef Chahed n’est plus Brutus, n’est plus le fils spirituel qui se livre à un parricide mais c’est désormais BCE qui se livre à «un infanticide qui a trop duré» et qui doit cesser.
M. Zarrouk a-t-il flairé que Youssef Chahed était l’homme de demain et que le clan des Caïd Essebsi était déjà vaincu ou bien la raison a-t-elle fini par prendre le dessus?
Dans tous les cas, le départ de M. Azzabi est une «perte sèche» pour l’institution présidentielle car ce dernier contenait la mauvaise influence exercée par le fils, les copains et les coquins qui l’entouraient. Avec son départ, l’institution présidentielle entre dans une zone de turbulence qu’elle a déjà vécue en 1986 et en 1987. Mauvais souvenir s’il en est…
I. B.
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