Faouzi Benzarti réussira-t-il le gros challenge d’apporter de l’assurance à l’équipe de Tunisie, de la rendre intéressante à voir par un jeu plaisant, capable, à terme, d’aller loin en Coupe d’Afrique des nations, l’été prochain au Cameroun ?
Par Hassen Mzoughi
Après s’être imposée au Swaziland le mois dernier, la Tunisie souhaite enchaîner aujourd’hui, samedi 13 octobre 208, face au Niger, pour décrocher son ticket à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2019. Le coup d’envoi de la partie sera donné à 19h15 par l’arbitre gabonais, Eric Otogo, au stade de Radès.
Dans le premier match du groupe de la Tunisie, l’Egypte s’est facilement imposée hier, vendredi, en déplacement, face au Swaziland (4-1). La modeste équipe d’Afrique australe n’a pas résisté longtemps aux assauts des Pharaons, qui ont rapidement plié le match avant la pause par Elmohamady (7’), Amr Warda (10’), Trezeguet (29’) et l’inévitable Mohamed Salah sur un corner direct (45’).
Comme l’Egypte, l’équipe de Tunisie doit assumer son statut de favori. Les Egyptiens ont gagné avec panache face au Niger puis hier devant le Swaziland. Ils l’ont fait avec aussi beaucoup de sérieux et de réalisme.
La CAN, c’est sérieux
Contre le Swaziland, la Tunisie a certes gagné mais sans autorité. Face au Niger, un autre adversaire à sa portée, on veut voir du sérieux et de la rigueur. La manière et des buts. Bref un état d’esprit de véritables pros qui sont déterminés à aller à la phase finale de CAN 209 prévue au Cameroun du 15 juin au 13 juillet prochain.
À son arrivée, Faouzi Benzarti avait trouvé une équipe en place. Il s’en est félicité et en a fait sa plateforme de travail. Maintenant, l’équipe de Tunisie doit pouvoir se débarrasser de ce jeu guindé et sans âme qui a marqué la période Nabil Maaloul. Le nouveau patron de la sélection ne peut pas laisser durer l’incertitude quant au passage à un football de qualité et surtout efficace. C’est là que l’on jugera son apport.
La Tunisie ne pourra plus continuer à jouer à la manière de Maaloul. On a vu comment cela s’est terminé en Russie! Elle a besoin de s’améliorer sur plusieurs plans : cohésion, solidité collective notamment en défense, créativité et réalisme en attaque. Elle a lamentablement raté son mondial par la faute d’un entraîneur qui, obsédé par ses cinq prières, ne s’est jamais occupé de l’essentiel : les secteurs technique et physique. On en a vu les conséquences avec des prestations calamiteuses au Mondial.
Faouzi Benzarti est là pour réussir un gros challenge : apporter de l’assurance à l’équipe de Tunisie, la rendre intéressante à voir par un jeu plaisant, capable, à terme, d’aller loin en Coupe d’Afrique des nations, l’été prochain au Cameroun.
Après un Mondial catastrophique, Benzarti est bien conscient de l’obligation pour lui – et les joueurs aussi – de réussir la CAN, de ne pas répéter les contre-performances. De rompre personnellement avec ses deux passages ratés en CAN en 1994 et 2012. Parce que la CAN c’est sérieux.
Bronn avec Meriah, Srarfi et Chaalali d’entrée
À l’issue du premier tiers du parcours, la Tunisie a gagné ses deux premiers matches, contre l’Egypte (1-0) et le Swaziland (2-0). Les coéquipiers de Farouk Ben Mustapha, pointent en ce moment en tête de leur groupe avec 6 points au compteur, dont 3 glanés face à l’Égypte, l’autre favori du group J.
La Tunisie est tout à fait capable d’engranger 6 nouveaux points face à une équipe du Niger qui reste sur une cuisante défaite (0-6) face à l’Egypte. Si bien que dans le groupe J, la Tunisie et l’Egypte pourront ne pas attendre les deux dernières journées pour valider leur participation à la CAN 2019.
Faouzi Benzarti est forcé de remanier son équipe en l’absence de 4 titulaires : Syam Ben Youssef, Ali Maaloul, Wahbi Khazri, blessés, et Amine Ben Amor, suspendu pour ce match.
De retour en sélection après le Mondial, Dylan Bronn sera associé à Yassine Meriah à l’axe central. Défenseur axial de formation, il joue à ce poste à la Gantoise. En sélection, sa seule apparition au milieu de la défense remonte au match amical contre le Maroc, en mai 2017. Revenu en équipe de Tunisie à la veille du Mondial, il a plutôt joué en latéral droit, s’imposant au poste aux dépens de Hamdi Naguez.
Cet après midi, Naguez sera titulaire sur le flanc droit, comme il y a un mois face au Swaziland. Sur le flanc gauche et en l’absence d’Ali Maaloul, Oussama Haddadi, en forme avec Dijon, sera d’un apport certain dans le jeu offensif.
Le milieu de terrain sera lui aussi remanié avec les titularisations de Ghailen Chaalali et Bassem Srarfi, respectivement aux places de Ben Amor et Khazri. Fakhreddine Ben Youssef et Taha Yassine Khenissi animeront le front de l’attaque.
Faouzi Benzarti est impressionné, par l’attaquant du Club sportif sfaxien (CSS), Firas Chaouat : «Il est excellent. Il se bat et il marque des points. Ce sera un de nos premiers atout face au Niger», a affirmé le sélectionneur, qui pourrait réserver une surprise en faisant entrer ce joueur en forme en ce début de saison.
Equipe probable : Farouk Ben Mustapha, Hamdi Naguez, Oussama Haddadi, Dylan Brown, Ellyes Skhiri, Ghailen Chaalali, Naim Selliti, Fakhreddine Ben Youssef, Bassem Srarfi, Taha Yassine Khenissi.
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