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Ligue des champions : L’Espérance dans la douleur mais avec le cœur

Anice Badri et Youcef Belaili retrouvés au bon moment. 

Quand l’Espérance sportive de Tunis (EST) a retrouvé son football offensif, hier soir, mardi 23 octobre 2018, au stade de Radès, contre Primeiro de Agosto, et réussi l’exploit de renverser une situation désespérée. Mais la fragilité de sa défense a ravivé des craintes.

Par Hassen Mzoughi

Eliminée jusqu’à la 84e minute, l’Espérance a réussi finalement à se défaire de Primeiro de Agosto (4-2) en demi-finale retour de la Ligue des champions africaine (4-3 sur l’ensemble des deux matchs).

Six ans après, les «Sang et Or» disputeront, face aux Egyptiens d’Al Ahly, qui se sont qualifiés eux aussi, hier, malgré sa défaite 1-2 à Sétif (victoire 2-0 à l’aller), leur 7e finale de cette compétition : aller au Caire, le vendredi 2 novembre, et retour, le vendredi 9 novembre, au stade de Radès. Ce sera une revanche de la finale 2012 perdue par les «Sang et or» 2-1 à Rades (aller 1-1).

La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé que l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) sera utilisée cette année à l’occasion des finales de la Ligue des Champions et de la Coupe de la CAF.

Rami Jeridi et les supporteurs ont failli tout gâcher !

Quelle demi-finale retour ! Impressionnants de détermination et de force de caractère, les «Sang et or» ont pourtant flirté avec l’élimination. Ils ont commencé de la pire des manières, encaissant un but dès la 7e minute. Pour se qualifier, ils devaient alors marquer trois fois. Youcef Belaili égalise sur un penalty (1-1, 15e) avant de centrer pour Mohamed Ali Yaakoubi, qui donna l’avantage aux locaux d’une tête plongeante (2-1, 27e).

Mais nouveau coup de massue. Agosto égalise par Bokamba (2-2, 64’) et, comme à l’aller, le gardien Rami Jeridi commet l’irréparable sur le tir de l’Angolais, laissant la balle filer entre les mains. Ce n’est d’ailleurs pas sa seule faute. Sur le premier but, il n’avait pas les mains fermes sur le tir de l’attaquant angolais qui permet à Geraldo d’ouvrir la marque. Ensuite à la 77e, alors qu’Agosto est mené 3-2, il rate la prise de balle, permettant aux visiteurs d’inscrire un 3ebut valable, que l’arbitre zambien Janny Sikazwe refuse, sifflant une faute sur le gardien alors que ce dernier s’est tout simplement troué. Une faute et un but encaissé à l’aller, deux autres hier à Radès, ces trois bourdes feront-elles revenir Moez Ben Cherifia dans la cage de l’EST?

Mais l’arbitre de la rencontre a été dépassé, validant le premier but angolais pourtant précédé d’un hors jeu et refusant d’accorder un penalty à l’EST sur une faute évidente du gardien angolais contre Badri.

L’arbitre zambien dans un mauvais jour, c’est évident, mais le comportement des supporteurs a encore éclaboussé le match. Ils ont déstabilisé l’équipe à un moment délicat, lorsque l’EST menait au score à 3-2. Heureusement sans incidence grave. Encore des énergumènes qui roulent pour des manipulateurs et que l’on ne voudrait pas voir en finale!

Franck Kom impérial et attaque enfin efficace

L’EST a le mérite de ne rien lâcher malgré un scénario cauchemardesque et de se montrer efficace aux moments cruciaux du match, avec le coaching réussi de l’intérimaire Mouine Chaabani.

Les remplaçants vont se montrer décisifs. À l’image de l’attaquant Haythem Jouini, entré à la place de Taha Yassine Khenissi, qui redonne l’avantage aux siens (3-2, 73e) sur un service judicieux de Samah Derbali. Avant de dévier de la tête pour Badri qui surgit pour battre le gardien adverse (4-2, 84e) ! Cette fois, les 50.000 supporteurs présents à Radès pouvaient chavirer avec cette qualification épique.

L’EST a montré une remarquable force de caractère et beaucoup de réalisme à l’instar de Franck Kom, impérial par son énorme travail tactique. Jouant près des attaquants, le milieu camerounais a apporté sa puissance de percussion, telle sa percée et la passe qui amena le penalty transformé par Belaili. Il a été de loin l’homme le plus en vue à l’entre-jeu, Fousseny Coulibaly et Ghailen Chaalali se montrant en-deçà de leur niveau.

Il ne faut mentionner le match de qualité fourni par Anice Badri qui s’est réveillé au bon moment pour faire parler son talent et son opportunisme, marquant le but de la qualification pour la finale. Même chose pour Youcef Belaili, auteur d’une prestation correcte mais l’attaquant algérien est capable de beaucoup plus.

Le grand acquis c’est justement la bonne animation offensive avec au moins Badri et Belaili enfin sortis de leur torpeur, et l’efficacité retrouvée, mais la défense a ravivé des craintes.

Encaisser trois buts en deux matches à ce stade de la compétition, n’est pas bon signe avant la finale face au solide Al Ahly.

L’EST avait remporté à deux reprises la prestigieuse compétition continentale en 1994 et 2011 mais avait été battue à quatre reprises en finale (1999, 2000, 2010 et 2012) en raison de ses distractions en défense.

Formation de l’EST: Rami Jeridi, Samah Derbali, Aymen Ben Mohamed, Chamseddine Dhaouadi, Mohamed Ali Yaâkoubi (Saad Bguir 66’), Fousseny Coulibaly, Franck Kom, Ghailen Chaâlali, Anice Badri (Amine Meskini 88’), Youcef Belaili, Taha Yassine Khenissi (Haythem Jouini 60’).

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