Béji Caïd Essebsi/Samir Taïeb.
Samir Taïeb, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a indiqué que le président de la république, Béji Caïd Essebsi, a le droit d’exprimer sa colère concernant le remaniement ministériel.
Dans une déclaration au journal en langue arabe « Le Maghreb » publiée aujourd’hui, samedi 10 novembre 2018, l’ancien secrétaire général d’Al-Massar a indiqué que la position du chef de l’Etat vis-à-vis du remaniement ministériel, annoncé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, lundi soir, est éminemment politique.
«Il est en droit d’afficher sa colère puisqu’il exprime une position politique. Le président de la république est le garant de la nouvelle constitution. Je ne pense pas qu’il y ait un problème constitutionnel, et ce malgré sa position sur la question du remaniement. Et c’est d’ailleurs son droit», a-t-il déclaré, ajoutant : «La question du remaniement ministériel est aujourd’hui entre les mains du parlement. Les députés peuvent voter ou non la confiance au nouveau gouvernement. Et ceci démontre en fin de compte qu’il n’y a pas de problème constitutionnel».
M. Taieb, qui fait allusion ici, au rejet de la liste des membres du gouvernement Chahed III par M. Caïd Essebsi, n’explique ce qu’il entend par «position éminemment politique».
Rappelons que le chef de l’Etat avait indiqué, lors d’une conférence de presse, tenue il y a deux jours, que le chef du gouvernement ne lui a pas donné assez de temps pour examiner la liste des nouveaux ministres et secrétaires d’Etat et qu’il lui a un peu (beaucoup) forcé la main. Or, estiment la plupart des constitutionnalistes, le remaniement du gouvernement est du seul ressort du locataire de la Kasbah et que le président de la république n’a pas à être consulté sur le choix des nouveaux ministres. Dans ce cas, il s’agirait de l’expression de réserves, de la part de M. Caïd Essebsi, à propos de la constitution de 2014, qui limite les prérogative du chef de l’Etat, et les limite un peu trop à son goût.
Sur un autre plan, le ministre de l’Agriculture a indiqué que les personnes ayant qualifié le remaniement ministériel de coup d’Etat ne comprennent rien aux préconisations de la Constitution de 2014, que Youssef Chahed a respectées et il a même pris également le soin d’informer le chef de l’Etat du remaniement qu’il comptait annoncer, a-t-il ajouté.
Samir Taïeb fait ici allusion aux déclarations de Slim Riahi, secrétaire général de Nidaa Tounes, qui a qualifié le remaniement ministériel de «coup d’Etat feutré».
E. B. A.
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