Slim Riahi, ancien président du Club africain (CA), est sorti de son silence pour répondre aux récentes accusations des dirigeants du club qui lui imputent la responsabilité de la crise que traverse le club. Il menace de tout révéler la semaine prochaine dans une vidéo qu’il diffusera sur sa page Facebook.
Par Hassen Mzoughi
«Je parlerai la semaine prochaine, après mon retour de voyage, des détournements et de tous les complots et les trahisons. J’apporterai des preuves, des chiffres, je mettrai tout le monde au courant de tout ce qui s’est passé pendant ma présidence et les autres mandats, afin que cessent les allégations que certains colportent pour camoufler leur échec», menace-t-il. Et pour attiser encore le suspense, il ajoute: «Ne manquez pas l’occasion, c’est peut-être notre dernière chance de fermer une page et d’ouvrir une nouvelle pour le bien du CA». En d’autres termes : «Vous allez voir ce que vous allez entendre. M. Riahi dira tout».
Les dirigeants actuels du club de Bab Jedid accusent nommément Slim Riahi d’être la cause directe de la crise du club. «Il a noyé le CA dans l’endettement», avancent-ils. Pour ceux qui estiment ne pas se tromper de cible, Slim Riahi «a sérieusement fragilisé» le club en l’installant «à dessein», disent-ils, dans une grave crise financière par rapport à la Fifa. Le dernier «accusateur» étant Majdi Khlifi, actuel vice-président et secrétaire général du club, du temps de… Slim Riahi ! Autant dire qu’il en sait quelque chose de la gestion de «Si Slim».
Une tentative pour réintégrer le CA ?
Réagissant à ces accusations, Slim Riahi affirme qu’il n’est plus tenu par «le devoir de réserve, ce lourd fardeau auquel je me suis assigné pendant ma présidence et après mon départ forcé. J’ai respecté ceux qui m’ont précédé et je n’ai dérangé aucun des hommes qui ont travaillé honnêtement avec moi. Tous les obstacles, j’ai du les affronter seul et même les erreurs des autres, je les ai assumé en tant qu’homme.»
Tout en insistant pour révéler toutes les vérités, en admettant qu’il les dira toutes, Slim Riahi ne manque pas de lancer un pavé dans la mare, en espérant trouver, éventuellement, un point de chute au club.
De retour sur la «scène publique sportive» après son «isolement», ses derniers «messages» vers la grande famille clubiste laissent supposer que l’homme souhaite réintégrer le club. À quel niveau ? Chercherait-il à «reprendre» une position avancée ? Hamadi Bousbia, le principal bailleur de fonds et, par conséquent, le premier «décideur» l’entendra-t-il de cette oreille, lui qui a conduit le front anti-Slim Riahi pour le faire «dégager»?
Ce dernier se dit tout de même «ouvert au dialogue et prêt à donner des idées pour sortir de la crise. Seul un large consensus pourra sauver le CA». On est bien dans l’air du temps !
Les supporteurs n’ont pas manqué de réagir au statut de l’ex-président du CA, en l’appelant à assumer sa responsabilité et à payer les dettes du club alors que d’autres l’ont accusé d’utiliser encore l’image du CA à des fins politiques, sachant qu’il a été propulsé, récemment, secrétaire général de Nidaa Tounes, un parti en état de déliquescence avancée et qui semble voué à une mort prochaine. Cherche-t-il à trouver un autre point de chute pour rester sur les devants de la scène, lui qui est habitué aux lumières et ne supporte plus de rester longtemps dans l’ombre ? Beaucoup le pensent et non sans raison…
Quelque 10 millions de dinars à trouver !
À l’origine des accusations lancées par les «Clubistes» contre de Slim Riahi qui ne datent pas de ce weekend, les sanctions de la Fifa à propos d’impayés «datant de la période Slim Riahi» affirment les dirigeants qui ajoutent que la quasi-totalité des ces dossiers auraient été réglés à l’époque avec des montants beaucoup moins lourds s’ils avaient été traités à temps.
Aux dernières nouvelles, le Club africain devra régler près de 10 millions de dinars tunisiens (MDT) avant la fin de l’année pour éviter de grosses sanctions sportives de la part de l’instance mondiale, telle la dernière en date à savoir l’interdiction au CA de recruter lors des deux prochains mercato d’hiver et d’été. Les dirigeants clubistes sont en train de préparer un recours auprès du Tribunal arbitral du sport mais il n’y a pas une autre solution sauf à honorer ses dettes!
Le Club africain est également sous la menace d’un retrait de 24 points à cause de 4 conflits portés devant la Fifa.
Il avait réussi à régler récemment quelques dossiers épineux avec d’anciens joueurs et techniciens en déboursant une somme totale de 4 MDT. Mais pour éviter la nouvelle menace d’interdiction de recrutement, le CA doit d’abord payer 309.000 dollars, l’équivalent de 830.000 DT, pour le joueur malien Malik Touré, sans compter des litiges avec les clubs de l’Olympique de Marseille, El Eulma et Lakhmet Grozny après le transfert de Sabeur Khalifa, Brahim Chenihi et Ezechiel Ndouassel.
Le CA n’est pas sorti du tunnel. Déjà, en septembre dernier, la Fifa l’avait sommé de payer ses dettes d’environ 5 MDT au profit de Stéphane Nater, Yassine Mikari, Lassad Nouioui et Bassem Srarfi. En plus de l’ancien coach néerlandais Rud Kroll et d’un préparateur physique.
Majdi Khlifi, vice-président du club, avait alors tiré la sonnette d’alarme en avouant que les dettes du CA ont atteint 30 MDT. On aimerait bien croire M. Riahi quand il dit qu’il n’y est pour rien, mais on a du mal à le croire, toutes ces affaires datant de sa calamiteuse présidence.
Que va raconter M. Riahi dans sa vidéo de la semaine prochaine, à son retour de voyage ? Du vent, que du vent… comme il l’a toujours fait jusque-là.
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