La conférence de Palerme sur la Libye, réunie par le président du Conseil italien Giuseppe Conte, a été marquée, hier, mardi 13 novembre 2018, par une poignée de main entre les deux frères ennemis Khalifa Haftar et Fayez Al-Sarraj.
Jusqu’à la dernière minute, le maréchal Haftar, maître de la Cyrénaïque – province pétrolière de l’est libyen – avait laissé planer le doute sur son éventuelle participation à la conférence de Palerme sur la réconciliation inter-libyenne car il ne voulait pas s’asseoir en face de son rival, Fayez Al-Sarraj qui représente la Tripolitaine. Il finira par venir, par s’afficher avec M. Al-Sarraj et par lui se serrer la main.
Les deux délégations de l’ouest et de l’est finiront par accepter, selon le brouillon du communiqué final, la préparation des élections en Libye pour 2019.
Chacun des deux a ses alliés régionaux, l’Egypte et les Emirats pour Haftar, la Turquie et le Qatar pour Al-Sarraj. À noter aussi que le maréchal Haftar s’est rapproché de la Russie ces dernières années.
Emmanuel Macron avait exigé cet été que les élections soient tenues en décembre 2018 ce qui n’a pas abouti car techniquement et logistiquement car sur le terrain ce n’est pas possible, ce qu’avait d’ailleurs établi un rapport du sénat français.
Le conflit ne se limite pas uniquement entre la guerre par procuration que se livrent les puissances régionales sur le territoire libyen, ne se limitent pas non plus entre leurs alliés locaux des puissances régionales qui sont les rivaux de la Tripolitaine et ceux de la Cyrénaïque mais même la Cyrénaïque est dans un état de chaos à cause des batailles interminables entre tribus, milices, clans mafieux et bandes rivales.
La Turquie conviée au sommet mais pas à un sommet restreint la matinée du mardi 13 novembre 2018, claquera la porte. Son vice-président, irrité par cette attitude des organisateurs, dira sèchement en partant que «toute tentative d’écarter la Turquie aura des conséquences négatives sur le dénouement de ce conflit.»
I. B.
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