Youssef Zarrouk/Rached Ghannouchi.
Avec sa plume chevaleresque, Youssef Zarrouk est catégorique, Ennahdha est aux abois, Ennahdha est fini, Ennahdha sera balayé lors des prochaines élections. L’intermédiaire est-il un mage ou bien seraient-ce des vœux pieux pour se réconforter et se remonter le moral?
Nous reproduisons ci-dessous son post, publié aujourd’hui, dimanche 18 novembre 2018, sur sa page facebook, en réaction au discours du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, hier, samedi 17 novembre, devant les membres du groupe parlementaire du parti islamiste, sous la coupole du Bardo.
Ce texte tient plus de l’expression d’un «wishful thinking» (douce illusion) que de l’analyse politique proprement dite.
«La vie est belle. La vérité, celle qui ne laisse pas d’échappatoire, celle qui nous fait aimer Dieu. La vérité souveraine, têtue, qui éclaire le chemin du juste était totalement absente du discours du chef d’Ennahdha hier. Cet homme mystifie ses ouailles et veut faire croire à ses troupes qu’il peut demain contrôler toute la vie politique de ce pays. C’est faux! Le parti islamiste a perdu beaucoup d’électeurs, près d’un demi-million. C’est énorme pour ce parti.
Ghannouchi le sait et refuse d’admettre la réalité, il fait une communication creuse. Les semaines et les mois qui viennent vont être riches en discours fastidieux, juste pour faire du bruit et se prouver leur existence. En fait ils sont nus, toutes leurs cartes sont désormais sur la table et ils n’ont plus grand chose entre les mains. Ils seront balayés lors des prochaines élections, il y a plus de 600.000 jeunes électeurs nouveaux inscrits. Ils enverront au tapis Ennahdha. Nous sommes majoritaires, nous sommes de bons musulmans et dans nos prières du vendredi nous prions pour le salut de notre Patrie. Nous ne voulons pas de votre projet, vous avez su peut-être semer la zizanie dans nos rangs, acheter quelques félons et glaner les voix de quelques aigris. Mais ne vous faites pas trop d’illusions, vous repartirez comme vous êtes venus, peut-être un peu plus riches mais nous garderons notre belle maison, notre Tunisie bien aimée.
Je prends le pari que vous n’aurez pas 40 députés dans la prochaine assemblée. Sur ma vie. Vive la Tunisie!»
Ce discours peut plaire aux anti-islamistes mais sur quelles bases est-il construit? Est-il uniquement formulé pour plaire au lectorat de M. Zarrouk? M. Zarrouk veut-il se muer en héros anti-islamiste de la banlieue nord de Tunis afin de se construire une popularité?
L’admirateur d’Aragon est-il emporté par l’émotion plus que par la raison? Nous ne critiquerons pas plus cette grille de lecture car le Club nautique de Sidi Bou Saïd, haut lieu de la littérature méditerranéenne, a fermé pour cause de travaux et nous partageons la peine de Youssef qui, aux dernières nouvelles, se serait exilé au Bristol – le palace de la rue du Faubourg Saint-Honoré – le temps que le Club nautique rouvre ses portes. Fa-Raon, le chat du Bristol, saura réconforter notre cher Youssef à qui nous souhaitons un joyeux Mouled.
Ennahdha : Rached Ghannouchi fanfaronne devant ses troupes parlementaires
Article du même auteur dans Kapitalis:
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