Mohamed Ramzi Hamza, atteint du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), et qui n’arrive pas à se faire soigner en Tunisie, prévoit une série de manifestations, à partir du 8 décembre 2018, pour dénoncer les promesses non tenues par ses différents interlocuteurs.
Le jeune homme de 29 ans, atteint du SGT et qui souffre des railleries au quotidien, a décidé de s’habiller en clown pour manifester. «De toute façon, c’est ainsi qu’on me voit et j’ai l’impression qu’on se moque de moi, puisque personne n’a pris au sérieux mes démarches, mêmes celles déposées auprès de l’Assemblée, personne n’a tenu ses promesses», a déploré Ramzi dans une déclaration, aujourd’hui, mercredi 21 novembre 2018, à Kapitalis.
A cause de sa maladie rare, lui causant des troubles obsessionnels compulsifs, Ramzi ne peut pas travailler plus de 4 heures par jour. Cela fait 4 ans qu’il mène seul un combat pour obtenir une dérogation lui permettant de travailler avec ses diplômes en poche et aussi pour pouvoir bénéficier de soins adéquats. Toutes ses démarches sont restées vaines.
Les promesses se succèdent mais sans résultat : les députés, notamment le président de l’Assemblée Abdelfattah Mourou, n’ont pas hésité, à la télévision, de promettre de se charger «personnellement» de son cas. Mais on l’oublie rapidement et quand il insiste, Ramzi, devient dérangeant, on lui a même demandé de ne plus appeler…
Le 17 janvier 2018, il s’est rendu au siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo, et a pu déposer un dossier. On l’informa que son affaire est entre les mains d’une instance officielle et qu’on reviendra vers lui. Onze mois se sont écoulés et personne n’a contacté le jeune homme. Il a appelé les députés, ceux qui ont bien voulu lui répondre lui ont demandé de ne plus les appeler car, ont-ils dit, «on a d’autres chats à fouetter»…
C’est pour cela que Ramzi Hamza souhaite manifester dans sa tenue de clown révolté. Il sera présent le 8 décembre à partir de 10 heures, à la Cité de la Culture à Tunis. Il observera aussi un sit-in devant différents ministères, notamment ceux de la Santé et des Affaires sociales.
«Je ne demande rien de plus que de vivre dignement, mon droit à la santé et au travail», explique Ramzi, qui a souvent pensé au suicide et qui se dit épuisé par ce combat, par les moqueries incessantes des gens et surtout par l’absence de volonté de ’aider qu’il perçoit comme un dénigrement.
Y. N.
Le combat de Ramzi contre le syndrome de Gilles de la Tourette
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