Le président de l’Etoile sportive du Sahel(ESS), Ridha Charfeddine, a fustigé ses détracteurs, notamment d’anciens dirigeants, qui cherchent dit-il à le discréditer et à lui mettre les bâtons dans les roues. La veille du match important face au Club sportif sfaxien (CSS), il a décidé de vider le sac. Pourquoi maintenant ? Est-ce le bon timing pour étaler le lige sale sur la place publique ?
Par Hassen Mzoughi
Lors de son long passage hier, samedi 1er décembre 2018, sur Jawharafm, Ridha Charfeddine a carrément réglé leur compte à plusieurs de ses opposants. «Je ne peux plus me taire, face au dénigrement, aux coups bas, voire aux graves menaces qui parviennent chaque jour sur mon portable», a-t-il dit.
Le président de l’ESS s’en prend nommément au clan Jenayah – celui de l’ancien président du club de 1993-2006, Othman Jenayah –, et à d’autres dirigeants, dont l’ex-directeur sportif, Zied Jaziri, ainsi que l’ex-directeur exécutif (chargé notamment des transferts) Houcine Jenayah, qu’il accuse d’être derrière la cabale. «La famille Jenayah croit posséder l’Etoile. Depuis l’année où Othman Jenayah avait quitté la présidence, personne ne peut plus diriger le club. Dans son esprit, aucun président, aucun dirigeant ne sont acceptables. Mais l’ESS n’est pas une société privée», s’est insurgé M. Charfeddine.
Dans ce contexte, les trois présidents ayant suivi M. Jenayah, Moez Driss (2006-2009), Hamed Kammoun (2009-2011) et Hafedh Hmaied (2011-2012), n’ont pas été épargnés.
«Aujourd’hui, 12 ans après, c’est le même topo. Mais je dis basta», lance M. Charfeddine.
Il n’y a pas le vide au sein du club
Dans son intervention radiophonique, Ridha Charfeddine n’a pas raté Zied Jaziri, l’ex-directeur sportif de l’Etoile. «Jamais au club avant midi; il touchait presque le même salaire que l’entraîneur et des primes. Il était un fonctionnaire à part entière», précise Charfeddine, ajoutant que Zied Jaziri «se trompe en affirmant, lors de ses passages sur les plateaux télévisés, qu’il y a le vide au club. Il m’accuse, ainsi que d’autres, de ne pas défendre les intérêts de l’ESS et de faire de la politique au détriment du club. Archi-faux. Il n’y a pas le vide. En fait, ces allégations visent à chahuter le comité et à provoquer la crise. La veille du match de championnat contre l’Espérance, lui et d’autres personnes ont annoncé la fin de notre comité. Même chose cette semaine avant notre match important face au Club sportif sfaxien. Leur objectif : pousser des dirigeants à partir et m’obliger à les faire revenir, notamment lui et Houcine Jenayah. Pourtant ils étaient les premiers à déguerpir pour ne pas affronter, comme moi, la colère des supporteurs, au lendemain de notre élimination l’année dernière en Ligue des champions devant Al Ahly.»
Zaaboub et De Wilde : décision après la fin de la phase aller
Et Charfeddine d’enfoncer le clou en révélant que ces deux ex dirigeants ont tout fait pour convaincre «Roger Lemerre puis Faouzi Benzarti, de ne pas s’engager avec nous, leur disant que l’ESS allait droit dans le mur. Bref, à Zied comme à Houcine, je dis arrêtez de dénigrer, arrêtez aussi de fanfaronner. Ils se présentent comme les artisans des titres. Non le club, Lemerre, Benzarti, et toutes ses composantes ont participé à des succès. Un conseil tout de même à Zied, à Houcine et à d’autres candidats, préparez vous à prendre le relais dans trois ans avec bien entendu un programme et des moyens. En attendant, laissez-nous travailler car nous, nous avons un plan de renforcement du comité, de mise à niveau de l’équipe A de football et d’un retour à l’authenticité de notre club en mettant en œuvre le potentiel des jeunes.»
Houcine Jenayah et Zied Jaziri : les empêcheurs de tourner en rond.
D’autre part, les deux entraîneurs Taoufik Zaaboub et Patrik De Wilde qui faisaient tout le travail du temps où Georges Leekens était head coach, ont la confiance du comité. «On fera le compte à la trêve du championnat. On décidera à ce moment de leur maintien ou d’un nouveau staff technique qui sera probablement français. Mais j’appelle encore une fois les supporteurs à soutenir leur équipe, notamment nos jeunes très prometteurs, le staff technique et le comité. Pour réussir, il faut rester uni», souhaite Charfeddine.
«Je ne demanderai pas à récupérer mes 50 millions de dinars»
Selon une source proche du club, l’ex-international de l’ESS, Kaies Ghodhbane est désigné nouveau directeur sportif du club en remplacement de Hakim Braham, jugé inopérant et par ailleurs largement contesté par les supporteurs.
Evoquant la santé financière du club, le président de l’ESS positive. «La situation n’est pas grave. Il y a des dettes. Il faudra régler des amendes à la Fifa. Le reste, soit 50 millions de dinars, il représente l’argent que j’ai avancé à l’ESS. Qu’on soit clair, je ne les demanderai pas. Je ne porterai pas plainte contre le prochain comité pour les récupérer», a encore ajouté le premier responsable de l’ESS.
Finalement, Ridha Charfeddine se défend de s’être servi du club à des fins personnelles. «Je défie quiconque de prouver que j’ai tiré un quelconque bénéfice de l’ESS. Ceux qui lancent des accusations ont procédé eux-mêmes aux transactions des joueurs», conclue le président du club, feignant d’oublier que ses détracteurs entendent par «fins personnelles» ses ambitions politiques, par allusion à son siège de député et à ses activités au sein du parti Nidaa Tounes.
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