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Des femmes militent pour le retour de la polygamie en Tunisie

La restauration de la polygamie, Fethi Zghal en fait le combat de sa vie.

Un collectif de femmes mariées et célibataires organise, jeudi 24 janvier 2018, une manifestation devant le siège de l’Assemblée au Bardo, pour appeler à la restauration de la polygamie en Tunisie.

Par Yüsra Nemlaghi *

C’est ce qu’a indiqué, aujourd’hui, à Kapitalis, l’activiste Fethi Zghal, fondateur du Forum Libertés et Citoyenneté, qui lutte pour cette cause depuis des années, bien avant la révolution, dit-il, avec une fierté non dissimulée, en affirmant qu’il soutient la démarche de ce collectif, tout en appelant à apporter des modifications au Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956 et qui mit fin à la polygamie en Tunisie, premier pays musulman à avoir instauré la monogamie par la force de la loi, dans une société historiquement polygame.

Selon Fethi Zghal, la polygamie serait une solution pour les Tunisiennes célibataires dont le nombre ne cesse d’augmenter, dit-il : «L’espérance de mariage pour les femmes tunisiennes ne dépasse pas les 13%», a-t-il déploré.

L’activiste a ajouté que la polygamie pourrait diminuer le taux de divorce en Tunisie, où l’on en compte 41 par jour. «La Tunisie est au 4e rang mondial en matière de divorce. Elle possède l’un des plus hauts taux au monde», a-t-il insisté, en réaffirmant sa solidarité avec ces femmes qui manifesteront jeudi.

Fethi Zghal est aussi persuadé que le CPS pousse à l’adultère (sic !). Pour expliquer sa position, il donne l’exemple des délais que prend la justice pour prononcer certains divorces pouvant prendre parfois jusqu’à 10 ans.

«Le CSP n’a pas pris en considération le besoin sexuel des Tunisiens en n’imposant pas des délais maximums pour prononcer définitivement un divorce. Les époux demeurent engagés, or après 3 ou 4 ans, une femme séparée pourra-t-elle se retenir d’assouvir ses désirs ? Pour l’homme, la période ne dépassera pas les 3 ou 4 mois et juridiquement ils ne pourront pas refaire leur vie si le divorce n’est pas prononcé», poursuit l’activiste, qui n’explique pas comment il a pu calculer la durée de la période d’abstinence sexuelle des hommes et des femmes, comme se fait-il qu’elle beaucoup plus longue pour les secondes.

Ce dernier déplore aussi que le ministère public ne puisse pas engager des poursuites contre ceux et celles qui ont des relations intimes hors cadre du mariage. En effet, l’adultère ne peut être retenu en tant que délit qu’à la demande de l’un des conjoints, qui peuvent arrêter les poursuites ou l’effet de la condamnation, en vertu de l’article 236 du code pénal. Si deux adultes célibataires ont des relations sexuelles, ils ne sont donc pas des hors-la-loi, selon le code pénal tunisien.

Pour que tout rentre dans l’ordre islamique, qu’il semble défendre, Fethi Zghal appelle à abroger cet article et faire en sorte que la loi sanctionne toutes relations sexuelles même consentantes entre adultes non-liés par un contrat de mariage.

En pleine séance, une juge déclare : La polygamie protège des fléaux sociaux

 

http://www.kapitalis.com/tn/sexe-et-facebook-principales-causes-de-divorce-en-tunisie.html

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