Moncef Marzouki-Rached Ghannouchi: «Je t’aime moi non plus».
Moncef Marzouki, secrétaire général de Harak Tounes Al-Irada, appelle le mouvement islamiste Ennahdha à mettre fin à toute alliance avec Nidaa Tounes et à s’allier avec lui.
«A mes amis d’Ennahdha, que faites-vous encore avec eux (Nidaa Tounes, Ndlr) ? Vous nourrissez un crocodile qui finira par vous mangez tout crus. Je conseille à mes amis d’Ennahdha de s’allier avec nous avant que ce crocodile ne les dévore», a indiqué l’ancien président de la république par-intérim lors d’un meeting hier, dimanche 27 janvier 2019, à Sfax.
Le journal algérien « Al Chourouk« , qui était présent lors de cet événement, a également rapporté que M. Marzouki a estimé que le mouvement islamiste devrait mettre fin à son alliance avec le parti Nidaa Tounes, fondé en 2012 par le président de la république, Béji Caïd Essebsi, et qui a remporté les législatives de 2014.
Selon lui, cette alliance laisse les Tunisiens perplexes ne sachant pas pour qui voter lors des prochaines élections législatives, à la fin de cette année.
M. Marzouki était l’allié d’Ennahdha, lors de la «troïka», l’ancienne coalition dominée par Ennahdha. C’est Ennahdha aussi qui l’a imposé comme président par intérim de janvier 2012 à décembre 2014. Et c’est grâce aux voix de la base du parti islamiste qu’il est passé au second tour de la présidentielle de 2014 au cours de laquelle il a été battu par l’actuel président de la république, Béji Caïd Essebsi.
Pour M. Marzouki, qui espère un retour au palais de Carthage, et qui a vu la plupart des dirigeants de son parti le quitter l’un après l’autre, il y a une masse électorale disponible qui pourrait le soutenir une nouvelle fois, celle justement d’Ennahdha. Aussi est-il, aujourd’hui, en train de d’enterrer la hache de guerre et d’essayer de reprendre langue avec les islamistes. Il faut dire qu’il les adore et ne supporte d’en être très éloigné: n’ont-ils pas, lui et eux, le même parrain et le même bailleur de fonds, à savoir l’émirat du Qatar ?
E. B. A.
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