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À propos de la cité administrative inaccessible de Ben Arous

La cité administrative de Ben Arous est, aussi incroyable que cela puisse paraître, inaccessible aussi bien aux piétons qu’aux voitures… à partir de Ben Arous. Des solutions pourtant existent pour faciliter la vie des citoyens, fluidifier la circulation et alléger les embouteillages.

Par Kamel Eddine Ben Henia *

 

La commune de Ben Arous, chef lieu du gouvernorat homonyme, abrite une cité administrative, qui regroupe une majeure partie des administrations publiques, que les citoyens sollicitent quotidiennement, dans l’organisation de leur vie quotidienne (Cnam, CNSS, Service des mines, Tunisie Telecom, direction foncière, etc.), en plus d’une station-service, et de deux districts de la sécurité nationale (police et garde nationale)… C’est, pour ainsi dire, le «port d’attache» de tout le gouvernorat.

Toutefois, l’exception est faite par une particularité, sur le plan urbain, c’est que cette cité est inaccessible, aux citoyens et aux voitures, à partir de Ben Arous.

Une situation censée être temporaire mais qui dure

Au début de son édification, la cité bénéficiait d’un accès, par une bretelle qui longe le GP1 en partant de Ben Arous, et qui, par malchance, s’est trouvé dans le champ environnant les deux districts de la sûreté nationale et de la garde nationale.

Ces deux districts, et pour des raisons de sécurité, ont, dans un premier temps, interdit la circulation des véhicules sur ladite bretelle, les piétons pouvaient continuer à emprunter ce circuit.
Vint ensuite l’interdiction de circuler aux piétons qui devaient se rendre à la cité administrative en évitant de passer tout près des deux édifices de sécurité; le passage étant barré et solidement gardé par des agents.

Au début, on croyait à une situation temporaire qui devait s’achever petit-à-petit, avec le retour de la stabilité et de la sécurité, et que les choses reprendront leur cours normal, pour le bien, et à l’avantage des citoyens.

Malheureusement, et au grand dam de tous, les deux districts ont annexé purement et simplement cette voie publique d’accès, en la condamnent définitivement par une clôture construite en dur, et renforcée par des tours de contrôle.

Il est certain que les services municipaux furent consultés, au sujet de cette modification du plan d’accès, car il s’agit de la voie publique tout d’abord, ensuite c’est le seul passage aménagé pour atteindre la cité administrative.

Le trottoir aussi fut planté de gazon et rendu à son tour impraticable, en plus de tout cela, des bacs à fleurs géants furent placés sur le GP1 même (route de Sousse) tout le long du trottoir gazonné, et les piétons devraient emprunter le GP1 au-delà de ces bacs à fleurs c’est-à-dire carrément sur la voie rapide, à contre-sens des voitures, et on imagine leur calvaire, surtout les jours de pluies, et particulièrement lorsqu’il s’agit de personnes âgées ou handicapées.

Quant aux véhicules, ils doivent emprunter l’avenue de France, et rejoindre le GP1 en direction de Tunis, puis rejoindre la cité administrative en allant jusqu’au carrefour giratoire de Mégrine, puis revenir sur l’autre voie, et pouvoir ainsi accéder à la cité, ce qui n’est pas sans risque d’accidents, en plus du ralentissement des voitures, sur une voie qui est censée assurer une certaine fluidité de la circulation.

Ceci provoque un engorgement de l’avenue de France, et un embouteillage monstre, sachant que cette avenue est empruntée dans les deux sens, et constitue l’un des points noirs de la ville de Ben Arous.
Garantir aux citoyens un accès de substitution aisé et sécurisé

Il n’est pas question de remettre en cause les mesures de sécurité prises par les deux districts sécuritaires, ni de les rejeter, vu les menaces qui pèsent sur la sécurité des forces de l’ordre et sur la stabilité du pays. Au contraire, nous nous devons d’appuyer ces mesures de sécurité.

Il est toutefois légitime de s’interroger pourquoi la municipalité, qui a été sûrement sollicitée, pour céder la voie publique aux deux districts, n’a-t-elle pas songé à garantir aux citoyens un accès de substitution aisé et sécurisé, et leurs éviter les contraintes qui les exposent à tous les risques?

La municipalité de Ben Arous a plusieurs solutions qui mettront fin à cette situation, de plus elle renforcera davantage la sécurité des deux districts, en ouvrant en contrepartie de la voie publique annexée (la voie publique n’est pas négociable, c’est ce qu’ont m’a appris quand j’étais à l’école) un passage, qu’elle aménagera à l’arrière, entre les deux casernes et la Savas, plus connue sous la dénomination de la fonderie Sofoméca. Ce passage aboutira directement à la cité administrative à partir de Ben Arous, au niveau du bâtiment abritant Tunisie Telecom, et que pourront emprunter les piétons qui ne passeront plus ni devant les deux districts ni sur le GP1, mais accèderont en toute sécurité à la cité administrative. Les véhicules aussi pourront l’emprunter en évitant de passer par l’avenue de France, et rendre moins dense la circulation, ce qui résorbera petit à petit les embouteillages, que la municipalité pense traiter par les grues de la fourrière, et qui ne donnent aucun résultat perceptible.

Est-ce que la municipalité craint le refus des deux districts de céder ce passage? qui invoqueront toujours les questions de sécurité, et nous serons donc, toujours dans un statu-quo quasi définitif ? ou a-t-elle d’autres issues qui pourront résoudre ce problème? car il faut bien trouver une solution durable à cette confusion.

En attendant, la sécurité des citoyens n’est pas garantie, et les responsabilités seront lourdes de conséquences, en cas d’accident, car le piéton au vu de la loi sera sans aucune discussion, fautif, étant sur une voie rapide réservée à la circulation automobile; mais dans la réalité des choses, on l’a obligé, et contraint à emprunter cette voie, et il n’a aucune autre solution pour accéder aux administrations dont il a besoin. Qui endossera la responsabilité civile, ou pénale, et quelle solution acceptable par tous pourra proposer la municipalité?

Wait and see…

* Retraité.

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