Mme Laabidi parle, comme toujours, pour ne rien dire de précis. Toujours fidèle à la tactique de l’évitement.
Il serait préférable de venir en aide aux femmes privées d’héritage afin qu’elles recouvrent leur droit que de promulguer une loi instaurant l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme, estime Meherzia Labidi, députée du mouvement islamiste Ennahdha.
«Comment voulez-vous qu’on mette en place une loi sur l’égalité dans l’héritage entre les deux sexes alors qu’on pourrait régler les problèmes auxquels font face des citoyennes tunisiennes privées de leur part d’héritage. La loi tunisienne déjà existante peut nous aider en ce sens. La volonté politique est également nécessaire dans ce domaine», a déclaré l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale constituante (ANC) lors de son passage sur « Zone fraîche » sur Express FM aujourd’hui, samedi 16 février 2019, ajoutant : «Je pense que le sujet de l’égalité dans l’héritage est une noble idée. Mais, quoi qu’il arrive, je respecterai la décision de mon parti sur cette question».
En d’autres termes, Mme Kabidi est personnellement prête, en tant que femme, à accepter cette idée d’égalité successorale, même si elle se garde de le dire aussi clairement, mais elle se sent contrainte de suivre la doctrine de son parti, qui, lui, est opposé à l’idée d’instaurer l’égalité successorale dans la loi tunisienne, parce que, disent ses dirigeants, cette question a été clairement tranchée par le Coran: la femme a la moitié de la part de l’homme.
Bref, c’est le double langage habituel des islamistes, qui sont passés maître dans l’art de dire une chose et de laisser entendre exactement le contraire, dans une vaine rhétorique visant à tromper leurs interlocuteurs.
Sur un autre plan, la dirigeante islamiste a estimé que le nom du parti Tahia Tounes, en cours de constitution, ne porte pas un projet ou une vision politique. Car c’est un simple slogan utilisé par tous les Tunisiens.
Dans un autre contexte, Mme Labidi a exprimé sa surprise face à décision du juge de la famille de remettre à leurs familles les 42 enfants du centre coranique de Regueb (Sidi Bouzid) fermé pour activité illégale et abus sexuel sur mineurs. Selon elle, il aurait été préférable d’instruire préalablement les parents, en leur donnant des conseils.
Quel genre de conseil ? Bien sûr, Mme Ladidi, qui ne veut s’engager sur rien, ne le précise pas. C’est à la carte, chacun y mettra le sens qu’il veut. C’est toujours, la même tactique d’évitement chère aux islamistes.
E. B. A.
Meherzia Labidi : Ennahdha est contre l’égalité dans l’héritage
Ecole coranique de Regueb: Neuf enfants bénéficieront d’une réinsertion scolaire
Donnez votre avis