Les saccages des hôpitaux et les agressions du personnel médical par les proches des malades sont devenus courants.
Après avoir réussi à détruire le système de l’Enseignement public, «ils» sont sur le point de réussir à détruire le système de la Santé publique, mais arrivés à ce point, «ils» ont franchi un cap dangereux et deviennent carrément des criminels puisqu’«ils» tuent.
Par Hichem Maghraoui *
Aujourd’hui, une douzaine d’anges ont été «tués» (décès de 12 nouveaux-nés, les 7 et 8 mars 2019, au Centre de maternité et de néonatologie Wassila Bourguiba, de l’hôpital Rabta, à Tunis, NDLR), mais combien de personnes meurent tous les jours, dans nos hôpitaux, par manque de moyens et de médicaments, et ce malgré l’acharnement de nos grands médecins à vouloir les soigner et les sauver?
Les membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC) comme ceux de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à partir de 2015, sont les premiers responsables de cette catastrophe, en votant les différents budgets du ministère de la Santé publique et en laissant nommer des incompétents à sa tête.
Puis viennent à la seconde place de la responsabilité, les dirigeants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui défendent des syndiqués voleurs, irresponsables et voyous, responsables de la dégradation des hôpitaux, des services, des équipements, ainsi que du vol et du trafic des médicaments. L’hôpital de Sfax en est un bon exemple.
Puis viennent en troisième position les partis politiques qui n’ont aucun programme de réforme pour sauver la Santé publique. À titre d’exemple, le dernier ministre de la Santé , Raouf Cherif, un professeur agrégé, ancien chef de service à l’hôpital Habib Thameur, ancien responsable de la santé à l’assemblée, qui connaît les problèmes de ce secteur, homme honnête et intègre, a fait une promesse qu’il n’a pas su tenir, en s’engageant à mettre fin à la pénurie des médicaments à la fin du mois de février 2019.
Les journalistes et les médias occupent la quatrième place en termes de responsabilité : pas de dénonciation, pas d’émission de sensibilisation, pas de reportage sur l’état délabré de nos hôpitaux ou sur les problèmes que rencontrent nos médecins…
Et, au bout de la chaîne de la responsabilité, nous autres citoyens, qui ne savons pas prendre soin des biens publics ; nous ne savons que casser, salir, voler, agresser le personnel paramédical, manquer de respect aux médecins…
Rendons hommage, pour finir, à ces médecins qui font l’impossible pour nous soigner et sauver nos vie ! Respectons-les et donnons-leur les moyens de travailler ! Ils sont capables de faire des miracles, de concurrencer les plus grands, de réaliser des premières… Il ne faut pas oublier qu’ils sont leaders de leur domaine en Afrique et dans le monde arabe. Certains sont très respectés par leurs collègues européens et américains.
* Activiste de la société civile.
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