Ce qui est arrivé à un groupe de passagers tunisiens la semaine dernière avec Emirates Airlines et les autorités de l’aéroport international de Dubaï ne peut être toléré ni accepté.
Par Ridha Ben Slama *
Les passagers se trouvaient à bord du vol EK 854 d’Emirates Airlines pour le départ vers Dubaï, à l’aéroport international de Koweït, le vendredi 29 mars 2019; il était 3H40.
Dubaï n’était pas la destination finale des passagers; ils étaient simplement en transit vers d’autres destinations dont la Tunisie; dans ce cas un visa n’est pas exigé.
Après presque une heure d’attente à l’intérieur de l’avion qui n’a pas décollé, les passagers ont été priés de quitter l’appareil à cause des perturbations climatiques à Dubaï. Ils ont été évacués pour se retrouver dans les couloirs de l’aéroport au lieu de la salle d’embarquement après la barrière de sécurité. Ils ont passé le reste de la nuit à attendre d’être appelés à revenir dans l’avion. Ce fut après environ trois heures d’attente.
Cafouillage à l’aéroport de Dubaï
L’avion est arrivé à Dubaï, le vendredi 29 mars à 10h30, heure de Dubaï (trois heures après celle de Dubaï). Le vol 747EK, qui était censé décoller avec les passagers à destination de Tunis à 9h00 pour arriver à 13h15, a été évidemment manqué.
Plusieurs Tunisiens se sont retrouvés bloqués, piégés à l’aéroport: ils arrivaient de plusieurs pays à un rendez-vous non programmé. Ils se sont adressés au bureau de correspondance de la compagnie aérienne des Émirats arabes unis pour réserver sur le prochain vol, puisque c’est le retard enregistré qui leur a fait rater l’embarquement sur le vol 747EK.
Après des conciliabules et beaucoup d’attente, ils ont pu avoir à 11h51 (heure des Emirats) un vol pour le samedi 30 mars, en direction de Rome. Le décollage a lieu à 15h45 (heure des Émirats).
Après avoir résolu ce problème, il était nécessaire d’obtenir un hébergement à l’hôtel pour y passer la nuit. Malheureusement, le Dubaï International Hotel, situé à l’intérieur du bâtiment de l’aéroport (avant les services d’immigration et les douanes), ne disposait d’aucune chambre libre à ce moment là, l’hébergement ne nécessitant pas de visa de la part de l’autorité de l’aéroport.
Les employés du desk de la compagnie ont pris les passeports des Tunisiens pour une demande de visa auprès des autorités de l’aéroport afin d’être logés à l’hôtel Copthorne, situé, lui, à l’extérieur de l’aéroport. Après une longue attente, ils se sont vu refuser la délivrance de visa par les autorités italiennes sans justification claire. Alors qu’un grand nombre de voyageurs de toutes nationalités passaient et obtenaient leur visa en quelques minutes !
À une exception près, les passagers tunisiens n’ont donc pas eu de chambre à l’hôtel et ont passé la nuit sur des chaises dans une salle de l’aéroport…
Qui garantit la sécurité et la dignité des Tunisiens à l’étranger ?
Cet incident ne peut que susciter l’amertume et la colère, provoquées par un comportement non professionnel de la part de la compagnie aérienne des Émirats.
Quant aux autorités de l’aéroport de Dubaï, elles n’ont pas hésité à traiter les voyageurs tunisiens (cadres supérieurs, hommes d’affaires, experts, professeurs, femmes et hommes) de façon humiliante. Aucune justification de sécurité crédible ne peut être invoquée.
Le gouvernement tunisien doit être capable d’assurer la sécurité et de défendre la dignité de ses citoyens où qu’ils soient et de faire respecter les chartes internationales. Les dirigeants des EAU devraient mettre fin à cette animosité silencieuse vis-à-vis des Tunisiens.
En attendant que des initiatives soient prises par nos gouvernants pour exiger des autorités émiraties la protection nécessaire et un traitement digne des ressortissants tunisiens voyageant vers les Emirats ou y transitant, je recommande à mes concitoyens de s’abstenir de se rendre aux Émirats ou d’utiliser Emirates Airlines.
* Universitaire et consultant international.
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