Pas moins de 50 artistes venant d’une quinzaine de pays ont répondu à l’invitation du 3e Festival des arts de la Méditerranée (FAM), organisé du 4 au 7 avril 2019, à Sidi Bou Saïd, un événement sponsorisé pour la 1ère fois par Alpha Ford.
Par Zohra Abid
Cette édition, ouverte quelques jours après le décès, le 31 mars, d’une légende de Sidi Bou Saïd, grande figure de l’Ecole de Tunis, Hedi Turki (ou Am Hédi, comme on aimait l’appeler), père de Samir, directeur du FAM, était l’empreinte d’une grande émotion : le souvenir de l’artiste et l’influence de son oeuvre artistique sur l’évolution des arts plastiques en Tunisie ont pris une grande place dans les discussions durant les quatre jours trépidants qui resteront longtemps dans la mémoire de tous les participants.
Il faut dire que le village de Sidi Bou Saïd, son architecture arabo-andalouse à nulle autre pareille, ses ambiances joyeuses et chaleureuses, ses ruelles sinueuses et en pentes, ses maisonnettes peintes en blanc et ses portes et fenêtres en bleu ciel, surplombant la Grande Bleue, n’a pas fini de fasciner les artistes qui continuent de se ressourcer dans ses ombres et ses lumières et d’y puiser une inspiration toujours renouvelée.
Sidi Bou Saïd est le village des poètes, des musiciens et des peintres. C’est le village de Paul Klee et August Macke, qui y ont séjourné au début du siècle dernier et y ont peint quelques unes de leurs belles œuvres. Klee a même déclaré y avoir redécouvert la lumière et la couleur, ce qui n’est pas rien pour un peintre. C’est aussi le village de certaines parmi les grandes figures de la peinture tunisienne contemporaine, comme Jellal Ben Abdallah, Zoubeir et Hedi Turki, Ali Bellagha et de tant d’autres.
L’organisation du FAM dans ce village perché sur les hauteurs, surplombant la baie de Tunis et situé au cœur de la Méditerranée s’imposait donc comme une évidence et c’est avec un grand enthousiasme que les peintres méditerranéens s’y sont retrouvés pour des échanges mutuellement enrichissants.
Hommage posthume à Am Hédi
C’est en guise d’hommage posthume au grand peintre disparu, que la société Alpha Ford, distributeur officiel des voitures de la marque Ford en Tunisie, a tenu à s’associer à cet événement, en tant que sponsor officiel. Et elle a organisé, à cet effet, un show, en exposant sur la colline mythique du village ses belles Ford Fiesta et Ford EcoSport, et en mettant de l’animation un peu partout.
Comme pour évoquer le printemps qui tarde à s’installer, l’idée a été de mettre en exergue un peu partout la couleur bleue du ciel et de la mer, le bleu des portes et des fenêtres de Sidi Bou Saïd. Et dans ce décor enchanté et enchantant, entre ciel et mer, des bouquets de ballons bleus estampillés du portrait de Am Hedi ont été lâchés dans le ciel. Le bleu, on l’a noté aussi, est celui de la célèbre enseigne ovale de Ford.
Le show eut lieu en présence de Moncef Klibi, directeur général d’Alpha Ford, fin esthète et grand amoureux de l’art et de la culture, et de ses collaborateurs dont la directrice marketing Imen Makni, elle aussi, une passionné de peinture, et attachée à l’œuvre du peintre Hédi Turki et tous ses camarades de l’Ecole de Tunis.
La Ford Fiesta habillée du bleu pour honorer Sidi Bou Saïd.
Des ambiances, des couleurs et des partages
Malgré le vent, les nuages et la pluie, ce jour-là, il y eut une bonne ambiance et une foule heureuse et amusée sous la tente géante installée à cette occasion. Les artistes, petits et grands, confirmés ou amateurs, ont donné libre cours à leur imaginaire pour dessiner et/ou peindre ce beau village, ses atmosphères enivrantes, ses scènes pittoresques (artisans en habits traditionnels, fumeurs de chicha, vendeurs de bouquets de jasmin ou de bambalouni, ces beignets sucrées…), mais aussi, et surtout, ses habitants ouverts, souriants et accueillants.
La Ford EcoSport se sent comme chez elle à Sidi Bou Saïd.
Le festival, qui s’est clôturé hier, dimanche, a présenté un programme riche et diversifié, avec de la musique, du chant, des contes, du théâtre, de la littérature, en présence notamment de la romancière et nouvelliste Nefla Dhab, qui a présenté son dernier livre, et du philosophe Youssef Seddik. Un colloque sur le legs de l’Ecole de Tunis à la peinture contemporaine a eu lieu à la mairie du village, mais aussi un défilé de mode, un peu spécial, où des miss Tunisie ont porté les tenues de la créatrice Fana Lakhdhar, professeur d’anglais à la base, «qui a côtoyé, avec son mari, le peintre Zoubeir Turki, décédé il y a 10 ans, les ambiances artistiques au cours des vingts dernières années, et qui coud des belles pièces originales», nous dira le directeur du FAM.
Devenu, au terme de sa 3e session, un rendez-vous incontournable des arts et de la diversité méditerranéens, le FAM est en passe de devenir aussi une belle fenêtre sur la beauté, le bon goût et le sens du croisement, du métissage et du partage. Parions qu’Alpha Ford s’y associera également l’année prochaine.
Donnez votre avis