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Tunisie : le moteur en marche des énergies renouvelables

 

La Tunisie compte attirer 2 milliards de dollars d’investissements étrangers, en comptant sur des appels d’offres internationaux pour  réaliser des  projets éoliens et solaires sur 3 ans, et couvrir ainsi 30% de ses besoins en électricité d’ici 2030.

Selon le ministère de l’Industrie et des PME , les investissements prévus permettraient de doter la Tunisie d’une capacité de production supplémentaire de 1.900 mégawatts (MW) d’ici 2022, soit 22% environ de la capacité installée.

A l’heure actuelle, environ 3% de l’électricité produite en Tunisie est de source essentiellement éolienne, le reste provenant de centrales électriques fonctionnant à partir de combustibles fossiles. La capacité installée atteinte aujourd’hui est de 5781 MW, et l’on s’attend à une augmentation de la demande de 2 à 5% par an.

Cette volonté de développer les énergies renouvelables s’explique en partie par des pressions budgétaires. Les importations énergétiques représentent environ un tiers du déficit commercial, passé de 15,6 milliards de dinars (4,6 milliards d’euros) en 2017, à 19 milliards de dinars (5,6 milliards d’euros) en 2018, qui peut encore se creuser en 2019, avec des importations énergétiques à la hausse de 26,6% en glissement annuel en janvier dernier, imputable en grande partie à une augmentation des importations de gaz utilisé pour alimenter les centrales électriques.

Si le pays intensifie actuellement sa production d’hydrocarbures, avec une production de gaz qui devrait passer de 35.000 à 65.000 barils équivalent pétrole par jour à la fin de 2019, les réserves tunisiennes limitées ne suffiront pas à répondre à une demande croissante d’énergie.

Aussi, le plan d’investissement dans ces nouvelles énergies prévoit leur augmentation dans le bouquet énergétique, ce qui devrait entraîner une hausse de l’investissement privé dans le secteur, notamment auprès des producteurs d’électricité indépendants (IPP).

En janvier 2019, le ministère concerné avait annoncé qu’il avait autorisé des entreprises étrangères à construire et exploiter des centrales éoliennes dans le pays, pour la première fois. Les 4 projets retenus, à savoir les français Luca Holding et VSB Énergies Nouvelles, l’allemand Abo Wind, et la filiale tunisienne de la société asiatique internationale UPC Renewables, investiront en tout 400 millions de dinars, et disposeront d’une capacité combinée de 120 MW. L’électricité produite sera ensuite vendue à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg).

Par ailleurs, la Tunisie entend doter le pays d’une capacité supplémentaire de 1000 MW, pour laquelle le ministère concerné a lancé des appels à candidature de pré-qualification en mai dernier.

Pour terminer, ce programme ambitieux repose sur des bases réglementaires solides, comparable à celui de pays à revenu élevé malgré son statut de pays à faible ou moyen revenu selon un rapport de la Banque mondiale, qui classe la Tunisie parmi les 3 pays où le développement des cadres réglementaires, fiscaux et infra-structurels nécessaires au déploiement des énergies renouvelables, a connu la plus forte amélioration. La Tunisie affiche de bons résultats notamment dans la planification de l’efficacité énergétique, avec des mesures incitatives et de directives pour le secteur public et l’industrie.

Par contre, le bât blesse dans l’élaboration de politiques publiques pour soutenir le raccordement au réseau, et l’accès à ce dernier par des tiers.

Source:  Rapport de Oxford Business Group du 29 mars 2019

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