Au terme d’un parcours sans faute, l’Espérance sportive de Tunis (EST) s’offre une seconde finale de suite de la Ligue des champions d’Afrique et le droit de briguer un second titre consécutif.
Par Hassen Mzoughi
Cette fois, le club tunisien, victorieux de trois C1 (1994, 2011, 2018), défiera le Wydad Casablanca, double vainqueur en 1992 et 2017, qui a éliminé les Sud-africains de Mamelodi Sundows (2-1, 0-0). Ainsi les vainqueurs des deux dernières éditions se retrouvent dans le dernier grand rendez vous de l’épreuve (aller le 24 mai à Rabat et retour le 31 mai à Tunis).
Vainqueurs par la plus petite des marges en demi-finale aller, les Tunisiens sont allés arracher le match nul (0-0), samedi 4 mai, contre le TP Mazembe dans la fournaise de Lubumbashi, au terme d’un match héroïque. Six mois seulement après leur finale gagnée contre Al Ahly, en novembre 2018, les «Sang et or» sont de nouveau près du podium.
Les protégés de Mouine Chaabani ont pourtant subi le jeu tout au long du match, mais ont su défendre, de toute force, leur chance.
Moez Ben Cherifia est sorti grand homme de ce duel en repoussant les nombreuses tentatives congolaises.
Il faut également souligner l’excellent travail défensif de toute l’équipe espérantiste malgré la grosse chaleur, l’humidité et la pelouse synthétique, pas très commode.
Une cinquième finale en neuf ans
Le club de Bab Souika fait preuve d’une remarquable assiduité en finale de la Ligue des champions ces 9 dernières années. Il va en effet disputer sa 5e finale de la compétition la plus prestigieuse du continent.
Le plus curieux, l’Espérance a entamé cette série face justement au TP Mazembe avant de la clôturer face au même adversaire congolais, à Lumumbachi. Il l’a commencé avec une lourde défaite en finale aller chez les «Corbeaux» (5-0) avant de concéder le nul (1-1) à Radès.
Ensuite, l’EST a remporté son second titre continental en 2011, aux dépens du Wydad Casablanca, qu’elle va retrouver vers la fin de ce mois, grâce à une victoire 1-0 en match retour à Radès signé Harrison Afful (aller 0-0).
L’histoire va-t-elle se répéter 8 ans après ? Enyimba (Nigéria), Al Ahly et … TP Mazembe ont réalisé cette performance dans le passé.
En finale 2012, l’EST a raté son objectif en finale face au club égyptien d’Al Ahly, avant de prendre sa revanche sur ce même adversaire l’année dernière à l’issue d’une finale retour héroïque (3-0) après une première manche controversée (1-3), faussée par un arbitrage scandaleux.
Une grosse bataille gagnée
L’Espérance a gagné la plus grosse bataille de sa Ligue des champions face à un prétendant sérieux et s’est qualifiée pour sa 8e finale depuis son premier titre remporté en 1994 contre Zamalek.
Elle a réussi là où tous les autres clubs tunisiens ont échoué! En effet aucun de nos clubs (y compris l’EST) n’a réussi dans le passé à éliminer le TP Mazembe chez lui. Tous ont collectionné les défaites dans cette ville de la RD Congo. L’EST 3 fois: 2010 (1-2 en phase de groupe et 0-5 en finale aller) et 2011 (2-1), le Club sportif sfaxien et l’Etoile sportive du Sahel (2 fois chacun), le Club africain, le Club athlétique Bizertin et le Stade Gabésien (1 fois). Mais l’EST peut se prévaloir de la seule et unique performance d’un club tunisien a Lubumbashi avec un nul blanc, le 12 octobre 2012, et un autre 0-0, avant-hier en demi finale retour.
En mission commando à Lumumbachi, l’EST a confirmé son brillant parcours jusqu’ici en Ligue des champions 2018-2019. Trésor Mputu et ses coéquipiers ont échoué comme en demi-finale de 2012, également face à l’Espérance, l’adversaire qu’ils n’avaient pas pu tromper samedi dernier. Et pour cause.
TP Mazembe : 26 tirs, 0 but !
Dominateurs, les Congolais ont buté sur une Espérance solide comme un roc grâce à sa défense bien vigilante et son gardien infranchissable Moez Ben Cherifia. Une stat édifiante : les Congolais ont tiré à 26 reprises dont 8 cadrés, mais sans tromper les «Sang et or», encore une fois remarquables dans un registre défensif loin d’être la marque de la maison mais que Mouine Chaabani a su mettre en place avec la réussite au bout de l’effort.
Preuve que les joueurs «sang et or» ont la forcé de caractère et le bagage technique, tactique, mental et physique pour remplir leur mission. Des qualités qu’ils sauront encore mettre en valeur en finale face au Wydad de l’entraîneur tunisien Faouzi Benzarti, qui a lui aussi gagné la bataille du match retour face à Mamelodi Sundowns, à Pretoria, en Afrique du Sud (0-0 et victoire 2-1 à l’aller).
Ironie du football, en 2011, Nabil Maaloul, alors entraîneur de l’EST, avait battu 1-0 le Wydad en finale retour (0-0 à l’aller). Le 24 mai prochain, c’est un autre ancien entraîneur de l’Espérance, Faouzi Benzarti, qui sera sur le banc du club marocain face à son ancien club pour un duel épique avec Mouine Chaabani qui va tenter un doublé historique avec son club et une première personnelle : devenir le premier technicien tunisien à gagner 2 Ligues des champions, qui plus est successives.
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