Salma Elloumi Rekik a présenté aujourd’hui, mercredi 15 mai 2019, sa démission du poste de ministre directeur de cabinet du président de la république pour, dit-elle, se consacrer à la mission de sauvetage de Nidaa Tounes.
Par Yüsra Nemlaghi
C’est ce qu’elle a indiqué dans un post Facebook, en remerciant le chef de l’Etat pour son soutien pendant toute la durée de leur collaboration et en précisant qu’elle souhaite se consacrer à d’autres responsabilités, «pour le bien du pays», notamment le «rassemblement de la grande famille du Nidaa historique, avant qu’il ne soit trop tard».
Ce parti, fondé par Béji Caïd Essebsi en 2012 et qui a éclaté au lendemain de sa victoire aux législatives et présidentielles de 2014, est aujourd’hui en lambeaux.
Un parti devenu une «poussière d’individus»
Outre ses fondateurs et dirigeants historiques qui ont créé d’autres partis : Mohsen Marzouk (Machrou Tounes), Selim Azzabi (Tahya Tounes) ou encore Khemaies Ksila (Tounes Awalan), pour ne citer que ceux-là, ce qui est resté du Nidaa est lui-même divisé en deux factions : Nidaa Hammamet et Nidaa Monastir, par allusion aux deux villes où se sont réunis séparément les participants au 1er congrès de ce parti.
C’est cette «poussière d’individus», pour emprunter une expression de Habib Bourguiba, que Mme Elloumi se donne pour mission de rassembler. Souhaitons-lui bonne chance!
Fin de mandat pathétique pour Béji Caïd Essebsi
On notera, également, que Mme Elloumi est le 3e ministre directeur de cabinet du président de la république à démissionner, après Ridha Belhaj et Selim Azzabi, ce qui souligne l’état de délabrement auquel est arrivée l’institution de la présidence de la république durant le mandat de Béji Caïd Essebsi tirant à sa fin.
On peut dire, sans risque de se tromper, que ce dernier assume la totale responsabilité dans ces deux champs de ruines que sont devenus le Palais de Carthage et Nidaa Tounes. Car, en soutenant son fils Hafedh Caïd Essebsi, contre vents et marées et en dépit du bon sens et de l’intérêt supérieur du pays, alors que ce dernier est le principal fossoyeur du parti fondé par son père, Béji Caïd Essebsi termine son mandant de façon pathétique et pitoyable. Et pas seulement pour lui, le pays entier en bave aujourd’hui.
Bref, une mandature à oublier, qui tombera bientôt dans la poubelle de l’histoire. Triste fin politique pour un homme qui n’a respecté ni ses électeurs, ni son poste, ni l’Etat dont il est censé être le chef.
Salma Elloumi dans le gouvernement mais contre le gouvernement
Salma Elloumi-Rekik ministre-directeur du cabinet du président de la république
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