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Tunisie : Des contrôleurs économiques menacés de mort par des commerçants tricheurs

D’habitude, les agressions perpétrées, au mois de ramadan, contre les contrôleurs économiques par des commerçants tricheurs sont considérées comme un phénomène ordinaire. Seulement, cette année, ces agressions ont pris une tournure plus violente. Certains commerçants épinglés pour diverses infractions ont sont venus à menacer de mort les contrôleurs.

Lors d’un sit-in organisé, il y a une semaine, à Tunis, par le syndicat des contrôleurs économiques, et dont un compte-rendu a été publié dans dernier numéro du journal ‘‘Echaab’’, organe de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) les intervenants ont évoqué des actes d’extrême violence commis à leur encontre à Boumhel (gouvernorat de Ben Arous), Mannouba, Jendouba , El-Ala (gouvernorat de Kairouan), Siliana, Gafsa, Gabès, Zaghouan…

Les plus graves ont eu lieu, à El-Ala et à Manouba. «À El-Ala, un épicier a été pris en flagrant délit de vente, dans un même local, de produits alimentaires et de viande, ce qui est interdit par la loi, a menacé de «couper la tête à toute personne qui oserait s’aventurer à rentrer dans son épicerie», rapporte ‘‘Echaab’’.

À Manouba, «les commerçants épinglés ont loué les services d’énergumènes pour se venger des contrôleurs économiques. Ces derniers ont poursuivi, sur des motos, la voiture des contrôleurs économiques pour les terroriser avant de leur casser le pare-brise de la voiture», apprend-t-on de même source.

Ces actes auraient pu être évités si le contrôle économique était régulier, durant toute l’année. Seulement, au nombre de 600 pour tout le pays, dont 300 sédentaires occupés à des fonctions administratives, les contrôleurs économiques ne peuvent pas exercer leur métier dans de bonnes conditions.

Ce corps aurait du profiter en priorité de la réaffectation du personnel pléthorique et souvent inoccupé dont regorge l’administration tunisienne. Taoufik Rajhi, ministre chargé des Grandes réformes, en parle beaucoup depuis trois ans, mais rien n’a encore été fait en ce sens. À cinq mois des élections générales, on se rend compte que ce n’étaient que des déclarations d’intention sans lendemain.
Khémaies Krimi

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