Neuf députés ont démissionné aujourd’hui, mardi 28 mai 2019, du bloc parlementaire du Front Populaire, notamment son président Ahmed Seddik et Mongi Rahoui (Watad). Ce bloc n’est désormais plus composé que de 7 députés du Parti des travailleurs et du Mouvement du peuple.
Les démissions ont officiellement été présentées au bureau de l’Assemblée des représentant du peuple (ARP), indique l’un des démissionnaires, dans une déclaration, cet après-midi, à Kapitalis.
La même source n’a pas précisé les raisons exactes de cette démission collective mais que l’on voyait venir depuis un certain temps, notamment suite au veto opposé par les secrétaires généraux, en mars dernier, à la candidature de Mongi Rahoui pour la présidentielle, et à la décision du comité central du FP, qui a préféré, encore une fois, la candidature de Hamma Hammami, porte-parole de cette coalition de gauche, dont les membres se sont farouchement opposés à des primaires pour l’élection d’un candidat sur une base démocratique.
Autre fait qui pourrait avoir joué dans cette cassure : l’annonce officielle, hier, de la candidature de Nabil Karoui pour la présidentielle et qui compte aussi prendre part à la course aux législatives.
Le sulfureux patron de télévision a capté le discours des Frontistes et s’est présenté comme l’avocat des pauvres et des démunis, s’attirant ainsi la sympathie d’une bonne partie de l’électorat traditionnel de la gauche radicale.
Certains démissionnaires reprochent à M. Hammami de ne pas avoir cherché à faire évoluer aussi bien son discours que ses postures, s’enfermant dans un nihilisme stérile, ce qui a brouillé l’image de la gauche dans l’opinion et fait accréditer l’idée qu’elle est incapable de faire des propositions constructives pouvant aider à sortir le pays de la crise.
Y. N.
Présidentielle : Des primaires pour départager Hammami et Rahoui?
Lakhdhar défend la candidature de Rahoui à la présidentielle de 2019
Donnez votre avis