Les surprises (les plus mauvaises) se succèdent avec l’arrivée de l’Ivoirien Souleymane Coulibaly, la nouvelle « recrue » de l’Etoile Sportive du Sahel (ESS). Ce joueur qui venait de s’engager pour une période de… quatre saisons avec le club étoilé traîne un paquet de problèmes.
Par Hassen Mzoughi
D’abord un gros différend avec Al-Ahly, son ancien club, qui lui réclame la somme de 450.000 dollars (environ 1,350 millions de dinars tunisiens). Un délai de rigueur lui a été fixé par la Cour d’arbitrage sportif de la Fifa pour honorer ce montant à savoir le 24 juin prochain. Passé ce délai, le joueur sera suspendu à vie.
Souleymane Coulibaly a joué pour Al-Ahly à partir de janvier 2017 avant de quitter soudainement l’équipe en avril de la même année pour s’installer dans un club de seconde division écossaise après un court passage par Tottenham. Al-Ahly a introduit une plainte pour préjudice auprès de la Fifa qui a obligé le joueur à restituer l’argent reçu plus une amende de retard et les frais du dossier.
Un litige financier doublé d’une grave blessure !
Bien entendu, l’ESS est en dehors de cette «polémique juridique» mais elle a peut-être fait dans la précipitation, sans attendre la fin du litige entre le joueur et le club égyptien. Le club tunisien aura été appâté par le transfert d’un joueur avec… zéro millime !
Et comme ce litige en cours ne suffisait pas, l’attaquant ivoirien était gravement blessé. Il vient de subir une lourde opération des ligaments croisés. Donc une indisponibilité d’au moins 5 mois et un chômage technique «illimité» avant rééducation et remise en forme. Un vrai traquenard en fait.
L’ESS doit se rendre à l’évidence et réparer (au lieu de justifier l’injustifiable) cet échec dans la mesure où on voit mal le joueur capable d’honorer une telle créance mais aussi parce que le club se trouve, avec sur les bras, un joueur handicapé par une grave blessure, et qu’il devra réhabiliter pendant six mois et plus (?). Pratiquement une bonne partie de la prochaine saison! En admettant qu’il récupère ( !) tous ses moyens et , ce n’est pas certain, qu’il soit «compétitif» en novembre ou décembre, au coup d’envoi de la Ligue des champions!
L’ESS doit se débarrasser d’un tel fardeau. Se jeter ainsi dans une telle «entreprise» hasardeuse c’est faire preuve d’aventurisme, c’est agir dans l’à peu près. Un club à performance ne doit jamais laisser la part belle au hasard.
Qui a autorisé une telle transaction ?
L’ESS savait que le joueur est gravement blessé (le contraire serait une très grosse faute) et pensait le préparer pour la prochaine Ligue des champions.
Le club est également au courant du litige financier du joueur avec Al-Ahly et il a prévu, dans le contrat, de rompre l’accord unilatéralement au cas où Coulibaly ne parviendrait pas à régler son différend avec le club égyptien. Cette option farfelue interpelle sur les tenants et les aboutissants de «l’affaire».
Qui est derrière une telle transaction pipée, dont personne, surtout à l’ESS, n’ignore l’aboutissement? Qui l’a autorisé pour que le président du club, Ridha Charfeddine, signe un contrat de… 4 ans? Le médecin du club est-il si sûr de la réhabilitation du joueur pour qu’il cautionne une opération aussi incertaine?
Pire, le porte-parole du club étoilé continue de parler d’un dossier en bonne et due forme. Au lieu de camoufler un flop tout ce qu’il y a de plus évident, et c’est raté, il aura été honnête d’assumer et de donner des explications, aux composantes du club, aux supporteurs en premier lieu!
Les clubs tunisiens n’arrivent pas à se débarrasser d’un amateurisme primaire. L’ESS en donne la preuve !
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