Selim Azzabi, Youssef Chahed et Kamel Morjane.
Ce n’est pas un scoop. C’est presque même une redite voire un non-événement : le conseil national de Tahya Tounes, réuni hier, samedi 1er juin 2019, a élu Youssef Chahed au poste de président de ce jeune mouvement.
En fait, tout le monde sait que ce mouvement a été créé par des dissidents de Nidaa Tounes, associés à des personnalités issus d’autres partis (Afek Tounes, Al-Joumhouri, Al-Massar…) ou indépendantes, autour du leadership du chef du gouvernement, très probable candidat du mouvement à la prochaine présidentielle.
Aussi, et après avoir maintenu un faux suspense autour de ce sujet, M. Chahed s’est-il enfin résigné à sortir du bois au risque de voir la campagne hostile à sa personne s’intensifier autour du thème de l’utilisation des moyens de l’Etat au profit de son parti.
Ce serait d’ailleurs de bonne guerre, car M. Chahed l’a un peu cherché en s’exposant de la sorte. Il aurait dû, à notre avis, quitter le gouvernement juste après l’adoption de la loi de finances et du budget de l’Etat 2019, c’est-à-dire fin décembre dernier. Mais il ne l’a pas fait. Espérons (pour lui et pour ses partisans) qu’il ne le regrettera pas.
Comme on devait s’y attendre, le parti islamiste Ennahdha, qui compte plusieurs membres dans le gouvernement Chahed, mais fidèle à son hypocrisie légendaire, commence à exprimer des états d’âmes, à faire la fine bouche et à s’inquiéter du… bon fonctionnement des structures de l’Etat et de l’administration publique après l’élection du chef du gouvernement à la présidence de Tahya Tounes.
Rappelons, par ailleurs, que ce jeune mouvement s’est doté d’un président de son conseil national en la personne de Kamel Morjane, ex-président d’Al-Moubadara, parti ayant récemment fusionné avec Tahya Tounes. Il a également adopté, lors de sa réunion d’hier, le projet de règlement intérieur, et ce conformément aux recommandations du congrès constitutif, tenu le 27 avril dernier, à Monastir.
Par la même occasion, Selim Azzabi, secrétaire général du mouvement, a donné le coup d’envoi des consultations régionales pour la constitution des listes électorales pour les prochaines législatives. Ces consultations doivent être organisées les 14, 15 et 16 juin courant dans toute la république, en concertation avec les structures régionales du mouvement.
Espérons aussi qu’à l’occasion de la constitution de ces listes électorales, on n’assistera pas aux premières fissures…
Imed Bahri
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