Le milieu de terrain de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) Amine Ben Amor a été opéré, le 30 mai 2019, des ligaments croisés. Il sera de retour sur les terrains en phase retour de la saison prochaine. Adieu la CAN 2019 après avoir raté le Mondial 2018 en raison d’une lésion méniscale du genou. Mais y a t il un rapport entre les deux blessures ?
Par Hassen Mzoughi
Amine Ben Amor n’a pas été épargné par les blessures l’année dernière et toute cette année. Un peu plus d’un an après sa lésion méniscale du genou droit, il a été récemment victime d’une rupture du ligament croisé du même genou! Blessure nettement plus grave que la première et qui l’a obligé à passer sur le billard (quelle perte de temps !).
Avis médicaux contradictoires
Blessé en match amical, le 23 mars 2018, contre l’Iran, à Radès, Ben Amor a vu le corps médical se contredire à son sujet. Le médecin de la sélection tunisienne, Souheil Chemli, avait assuré que le joueur serait apte pour la Coupe du Monde 2018, évoquant une simple «phase de rééducation de deux à trois semaines», alors qu’il faisait état d’examens médicaux en France en vue d’une intervention chirurgicale. Une information confirmée par le médecin de l’Etoile, Dr Fayçal Khachnoaui, qui avait demandé à opérer le joueur immédiatement, contredisant son confrère de la sélection, avant de faire marche-arrière, sans raison convaincante (!).
En avril 2018, le médecin fédéral avait soutenu que la blessure au genou du milieu de terrain ne nécessitait pas une intervention chirurgicale et que le joueur pouvait se contenter de kinésithérapie pour se rétablir, au terme d’un examen au Centre orthopédique Santy-Lyon. Examen conduit par le Pr Bertrand Sonnery Cottet, en présence des Drs Mohsen Trabelsi (celui-la même qui l’a opéré le 30 mai dernier), Souheil Chemli et Fayçal Khachnaoui.
La première blessure n’a pas été traitée.
Pourtant Dr Khachnaoui avait indiqué, avant de se rendre à Lyon, qu’il s’était mis d’accord avec ce spécialiste lyonnais pour opérer le ménisque abîmé courant avril 2018. Avec l’espoir de remettre le joueur sur pied un mois après l’opération. Le médecin de l’ESS avouait que la santé de Ben Amor ne s’était pas améliorée durant les deux semaines précédant cette visite à Lyon. «Il souffrait même en marchant», avait-t-il révélé aux médias. Pourtant l’opération n’eut pas lieu.
Or le spécialiste français du genou avait à l’époque confirmé la nécessité de l’opération sur la lésion méniscale, avant le Mondial et dans ce cas Ben Amor allait être privé d’aller en Russie, ou après le Mondial en «stabilisant» au préalable le ménisque, même si le joueur n’était pas sûr de pouvoir jouer la Coupe du Monde. Mais la Fédération tunisienne de football (FTF) avait choisi de prendre en charge les soins de l’international étoilé, dans le but de le «remettre sur pied». Fanfaronnade. Ben Amor ira au Mondial blessé, donc en spectateur, car il était dans l’incapacité évidente de jouer ! Piètre consolation pour ce brave joueur, volontaire et généreux dans l’effort !
La lésion méniscale responsable des ligaments croisés
La première blessure n’a pas été traitée. La lésion méniscale non traitée est responsable d’une instabilité du genou, ce qui constitue un facteur déterminant de la rupture du ligament croisé.
Depuis sa blessure avec l’équipe de Tunisie, Amine Ben Amor n’a donc pas été convenablement soigné, comme en témoignent ses absences répétées.
Le «choc pathologique», dimanche 28 avril dernier, en demi-finale aller de la Coupe de la Confédération, a confirmé l’erreur au départ. Coup dur pour le joueur qui voit sa jeune carrière perturbée, voire menacée… Mais aussi pour son club et la sélection tunisienne.
Les parties qui ont décidé, il y a un an, de ne pas traiter la lésion méniscale du pivot international doivent, aujourd’hui, donner des explications sinon assumer les conséquences de leurs grave erreur de diagnostic. Et non faire la sourde oreille et continuer à sévir dans le staff technique de la sélection tunisienne comme si de rien n’était.
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