L’Union européenne (UE) a approuvé hier, lundi 24 juin 2019, le versement à la Tunisie de 150 millions d’euros (494 millions de dinars tunisiens, MDT) à titre d’assistance macrofinancière.
Il s’agit du deuxième des trois versements prévus dans le cadre du deuxième programme d’assistance macrofinancière (AMF) en faveur de la Tunisie adopté par le Parlement et le Conseil européens, le 6 juillet 2016. Le montant total de ce deuxième programme s’élève à 500 millions d’euros. Le versement d’hier porte à 650 millions d’euros (2141 MDT) le montant des fonds d’AMF versés par l’UE à la Tunisie depuis 2015.
Pierre Moscovici, commissaire européen pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, a déclaré à ce sujet: «Ce versement démontre que l’Union européenne demeure déterminée à aider la Tunisie et son peuple. Le succès de la mise en œuvre de l’ambitieux programme de réforme auquel est subordonné ce versement témoigne de la détermination de la Tunisie à prendre les mesures nécessaires pour assurer la croissance et soutenir la relance de son économie. L’Union continuera d’appuyer ce processus.»
Les fonds de l’AMF, qui prennent la forme de prêts à long terme et à taux réduit, sont mis à disposition en contrepartie de la mise en œuvre de mesures stratégiques spécifiques arrêtées dans un protocole d’accord.
Pour le versement de la deuxième tranche du programme, la Tunisie a honoré les engagements convenus avec l’Union, notamment une réforme de la gestion des finances publiques, le renforcement des filets de protection sociale et l’amélioration du climat des affaires. Ces mesures ont été conçues pour favoriser l’assainissement budgétaire et promouvoir une croissance économique durable en Tunisie. En outre, la consolidation de la démocratie en Tunisie reste une priorité pour l’UE.
Le deuxième programme d’AMF a été proposé à la suite des attentats terroristes de 2015, qui ont mis à mal le redressement économique de la Tunisie. Cette situation a fortement pesé sur la balance des paiements du pays, et sur sa capacité à couvrir ses besoins de financement.
L’AMF s’inscrit dans le cadre de l’action plus générale de l’Union à l’égard de ses voisins et est conçue comme un instrument exceptionnel de réaction aux crises. Elle est mise à disposition des pays voisins de l’Union confrontés à des problèmes de balance des paiements. Elle est complémentaire de l’aide accordée par le FMI. L’UE finance les prêts accordés au titre de l’assistance macrofinancière par des emprunts sur les marchés des capitaux. Les fonds ainsi obtenus sont ensuite prêtés aux pays bénéficiaires à des conditions financières semblables à celles dont l’UE a elle-même bénéficié. Les dons accordés au titre de l’assistance macrofinancière sont financés par le budget de l’UE.
Le deuxième programme d’AMF pour la Tunisie a été proposé le 12 février 2016 par la Commission européenne puis adopté le 6 juillet 2016 par le Parlement et le Conseil européens. Les conditions relatives aux politiques à mener ont été arrêtées d’un commun accord par l’UE et la Tunisie et inscrites dans le protocole d’accord et dans la convention de prêt signés à Bruxelles le 27 avril 2017.
Le premier programme d’AMF s’est conclu en juillet 2017 et a fourni à la Tunisie 300 millions d’euros (988 MDT) sous forme de prêts.
La stratégie d’aide de l’UE à la Tunisie repose sur un large éventail d’instruments financiers et d’instruments d’assistance technique, notamment des programmes d’appui budgétaire relevant de l’instrument européen de voisinage (IEV), dont la Tunisie est l’un des principaux bénéficiaires parmi les pays du voisinage méridional, ainsi que des prêts importants accordés par la Banque européenne d’investissement (BEI).
Depuis le début de la révolution de 2011, le peuple tunisien œuvre à la mise en place d’une démocratie moderne fondée sur les libertés, le développement économique et la justice sociale. L’UE est un partenaire essentiel de la Tunisie dans ce processus. La coopération dans un large éventail de domaines a été renforcée par le «partenariat privilégié» noué en 2012. L’engagement de l’UE à aider la Tunisie à concrétiser ses ambitions a été réaffirmé une nouvelle fois, dans la communication conjointe intitulée «Renforcer le soutien de l’UE à la Tunisie», publiée en 2016, et au moyen du lancement, par la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et le président Béji Caïd Essebsi, du partenariat UE-Tunisie dédié à la jeunesse.
Par l’intermédiaire des événements de haut niveau organisés dernièrement, l’UE a réaffirmé son attachement au partenariat privilégié avec la Tunisie et son engagement à soutenir ce pays dans ses réformes économiques et sociales. Le président Jean-Claude Juncker s’est rendu en Tunisie le 25 octobre 2018, et le commissaire Johannes Hahn le 12 juillet 2018, à la tête d’une délégation conjointe d’institutions financières européennes et internationales. Le Conseil d’association UE-Tunisie du 17 mai 2019, coprésidé par Federica Mogherini, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et Khemaies Jhinaoui, ministre tunisien des affaires étrangères, a mis en lumière le caractère remarquable du partenariat privilégié, fondé sur des valeurs communes et sur une coopération dynamique et diversifiée.
Près de 10 milliards d’euros (33 milliards de dinars tunisiens) ont été mis à disposition de la Tunisie dans le cadre de l’assistance financière fournie par l’UE, ses États membres et ses institutions financières sous forme de subventions, de prêts et de fonds propres. Outre ces financements, l’UE apporte également à la Tunisie son savoir-faire et lui donne accès à ses différents programmes.
Les deux opérations d’AMF complètent les subventions accordées par l’UE à la Tunisie au titre de la politique européenne de voisinage et de son instrument financier, l’IEV. L’aide accordée par l’UE à la Tunisie depuis la révolution de 2011 représente plus d’un milliard d’euros.
Les relations de l’UE avec la Tunisie dépassent également l’assistance financière et l’aide au développement, grâce à des initiatives telles qu’Europe créative, qui vise à favoriser la diversité culturelle et la compétitivité des industries culturelles tant en Europe que dans son voisinage.
Source : communiqué.
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