Alain Giresse a beau dire que sa chance était de trouver une équipe en place. Mais le malheur c’est que le gâchis est déjàlourd. Tout simplement parce que l’entraîneur de l’équipe de Tunisie de football a très mal géré le groupe et les situations. Il a perdu du crédit. Reste-t-il encore l’homme de la situation ?
Par Hassen Mzoughi
Alain Giresse a beau aligner Mouez Hassen à la place de Farouk Ben Mustapha, le résultat est le même : une nouvelle gaffe qui alourdit le bilan de l’équipe, malgré un léger mieux, ce vendredi 28 juin 2019, lors du second matche du Groupe E contre le Mali, dans le cadre de la phase finale de Coupe d’Afrique des nations, en Egypte, mais avec, notons-le, un peu de réussite.
En prenant un point, les Tunisiens peuvent toujours espérer se qualifier. Le match Mauritanie-Angola va être déterminant pour la suite de la compétition. Aussi pour la Tunisie, la qualification n’est-elle pas acquise. Dos au mur avec deux points, elle est dans l’obligation d’arracher les 3 points de la victoire le 2 juillet contre la Mauritanie.
Une entame tonitruante puis plus rien
Alors que Ben Mustapha avait relâché un ballon qui semblait facile, Mouez Hassen, déjà auteur d’une erreur d’appréciation en première période, sur un coup franc malien, a mal lu une trajectoire rendue capricieuse par le vent sur le corner de Samassékou à la 60e minute, et envoie la balle dans ses buts, avant que Wahbi Khazri n’égalise dix minutes plus tard, sur un coup franc dévié par Moussa Marega.
Sous la chaleur de Suez, ce match n’a pas vraiment tenu ses promesses. L’équipe de Tunisie n’a pas réussi à suffisamment emballer ce match pour faire mieux qu’un nul face au Mali (1-1). Elle a fait illusion avec une entame tonitruante : Khazri touche d’abord la transversale sur un coup franc très bien brossé à l’entrée de la surface (4’) puis, deux minutes plus tard, il tentait un lob très audacieux depuis le milieu de terrain. Mais la suite c’est un jeu brouillon avec beaucoup de déchet technique, et pour gâter la situation, encore des bourdes du sélectionneur qui n’arrive pas à mettre de l’ordre dans l’équipe avec des choix discutables avant et pendant les matches, surtout une faible appréciation des situations en cours de jeu, là où l’on juge la compétence du technicien.
Les erreurs des gardiens ne sont pas une malédiction et il est impossible d’espérer quoi que ce soit avec de telles absences à ce poste. Maintenant verra-t-on Moez Ben Cherifia dans les buts contre la Mauritanie ?
Les choix flous et discutables du sélectionneur
Si l’on suit la «logique» Giresse, le portier de l’Espérance devrait garder les buts tunisiens contre les Mauritaniens parce que Mouez Hassen a fauté, comme c’était le cas après l’erreur de Ben Mustapha. Giresse a choisi en dépit du bon sens : il a oublié sur le banc le meilleur gardien tunisien du moment, celui qui a mené son club en finale de la Ligue des champions pour titulariser Ben Mustapha, uniquement parce qu’il a été «élu» premier gardien du championnat saoudien ! Il a ensuite titularisé Hassen, en manque de compétition après une longue blessure à l’épaule, et qui n’a joué que 5 matches cette saison, qui plus est, avec l’équipe B. de son club.
Mais cet imbroglio est la conséquence directe du flou qui règne dans l’équipe. Giresse n’a jamais établi une hiérarchie parmi les trois gardiens, parce qu’il est «dépendant de certains avis» comme il a par ailleurs chambardé les postes et les rôles. Six mois après son arrivée sur le banc tunisien, le technicien français n’arrive pas encore à prendre des décisions fermes. Ce qui ne manque pas de provoquer énormément de la confusion dans les esprits des joueurs et, plus grave, des susceptibilités voire de la démobilisation.
Giresse a beau dire que sa chance était de trouver une équipe en place. Mais le malheur c’est que le gâchis est déjà lourd. Tout simplement parce que l’entraîneur a très mal géré le groupe et les situations. Il a perdu du crédit. Reste-t-il encore l’homme de la situation? Pour un ou deux matches, sans doute, question de sauver la face de la sélection tunisienne dans cette CAN 2019 et lui éviter de sortir de la toute petite porte. Mais la messe semble déjà dite : Giresse n’a rien à apporter au onze tunisien, qui se portait beaucoup mieux avant son arrivée.
Donnez votre avis