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Tunisie : Pour une loi interdisant le port du niqab dans les lieux publics

Les députés de la Coalition nationale (Tahya Tounes) ont officiellement appelé, aujourd’hui, mardi 9 juillet 2019, à l’interdiction du port du niqab dans les lieux publics. Il est, depuis vendredi dernier, officiellement interdit dans les administrations, institutions et établissements publics en Tunisie.

Cinq jour après la publication du décret gouvernemental interdisant aux personnes de pénétrer dans les administrations, les institutions et les établissements publics si leur visage n’est pas découvert (traduire: les femmes portant le niqab), des voix se sont levées, dans le camps des modernistes et laïcs, appelant à interdire le port du niqab dans tous les lieux publics, et ce, pour des raisons de sécurité, d’autant qu’il a un risque
que des terroristes recourent à ce déguisement pour commettre des attentats.

Répondant à cet appel émanant de la société civile, la Coalition nationale a adressé, ce matin, un courrier à la commission de la législation générale lui demandant de mettre sur la table des discussions le projet de loi proposé par le bloc El-Horra (Machrou Tounes) depuis le 19 mars 2016, et qui porte justement sur l’interdiction du niqab dans les espaces publics.

Notons que les avis sur le décret gouvernemental de vendredi dernier sont partagés : la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) dit comprendre la décision d’interdire le niqab, mais souhaite que cette décision soit «temporaire», c’est-à-dire limitée dans le temps.

Des activistes islamistes, quant à eux, crient à l’atteinte à la liberté…

Cependant, une grande partie des Tunisiens sont en faveur de cette décision, estimant qu’il s’agit de la sécurité nationale et qu’il n’y a là aucune volonté de limiter la liberté de culte ou la liberté individuelle.

On notera aussi que le Comité des droits de l’homme des Nations unies s’est souvent exprimé contre cette interdiction du port du niqab. Il avait, en 2018, dénoncé cette décision des autorités françaises, en les appelant à revoir leur législation, qui serait en «violation du droit humain des femmes musulmanes» (sic!).

Y. N.

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