La commission de la législation générale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a démarré aujourd’hui, mardi 16 juillet 2019, l’examen d’un projet de loi portant sur l’interdiction du port du niqab dans les espaces publics présenté depuis 2016 par le bloc Al-Hourra (Machrou Tounes).
Selon le président de la commission de la législation générale à l’ARP, Karim Helali, le projet de loi instaure une peine de prison (15 jours) et/ou une sanction financière (4,8 dinars tunisiens, DT) à toute personne qui cacherait volontairement son visage dans les espaces publics et ce, pour des raisons sécuritaires.
Cependant, toute personne qui obligerait une autre à cacher son visage dans l’espace public, «par la menace, la violence ou l’imposition», est passible d’une peine de 1 an de prison ferme et d’une amende de 10.000 DT. Cette sanction pourrait être doublée si le délit est commis aux dépens d’une mineure.
Le projet de loi ne parle pas à proprement parler de niqab (le voile intégral porté par les femmes dans certains pays musulmans), mais de toute personne qui cacherait délibérément son visage en public : entreprises ou établissements commerciaux ou industriels; établissements bancaires; aéroports, port et stations de transport terrestre; moyens de transport publics; espaces consacrés à la gestion de services publics, qu’il s’agisse d’entreprises publiques ou privées.
On rappellera que les députés du bloc de la Coalition nationale (Tahya Tounes) ont déposé leur demande d’examen du projet de loi quelques jours après la publication, le 5 juillet, d’un décret gouvernemental qui interdit aux personnes de pénétrer les institutions, établissements et administrations publiques, si leur visage n’est pas découvert, incluant ainsi l’interdiction du port du niqab.
Si certaines organisations, notamment islamistes, grincent des dents, évoquant la liberté individuelle, les détracteurs du niqab rappellent que celui-ci a notamment permis, en 2012, au chef de l’organisation terroriste Ansar Charia, Abou Iyadh, de fuir de la mosquée El-Fath à Tunis, alors encerclée par la police…
Y. N.
Donnez votre avis