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BBC : «Caid Essebsi a largement contribué au maintien de la stabilité en Tunisie, mais il était trop autoritaire face aux problèmes de sécurité»

«Béji Caïd Essebsi a été le 1er président librement élu de la Tunisie, et le plus âgé au monde. S’il a largement maintenu la stabilité en Tunisie, les critiques affirment que son gouvernement était trop autoritaire face aux problèmes de sécurité.»

C’est en ces termes que la BBC a rendu compte du décès aujourd’hui, jeudi 25 juillet 2019, du président tunisien Béji Caïd Essebsi, ajoutant
que le défunt «a joué un rôle de premier plan en politique, pendant plus d’un d’un demi-siècle et était affable, jovial et confiant.»

«Il a exercé ses fonctions sous 2 dirigeants autocratiques (Bourguiba puis Ben Ali), avant de devenir le 1er président librement élu de cet État nord-africain en 2014.

Pour un homme ayant largement dépassé l’âge de la retraite, Caid Essebsi, qui était un laïc dans une région où les islamistes sont une force puissante, se vantait d’une énergie et d’une ambition politique surprenantes, pour remporter un second tour à 88 ans.

Aux yeux de ses adversaires, Caïd Essebsi a représenté un retour subtil de la vieille garde, et un affaiblissement des acquis de la révolution qui a renversé Zine El-Abidine Ben Ali.

Mais beaucoup de ses partisans le considéraient, comme « une paire de mains sûre » qui maintiendrait la forte tradition laïque tunisienne, une réputation à la hauteur de laquelle son gouvernement s’est rendu, en annonçant, plus tôt ce mois-ci, l’interdiction faite aux femmes de porter le niqab dans les bureaux publics, invoquant des raisons de sécurité.

On lui attribue de vastes réformes sociales et économiques, mais on l’accuse également d’avoir contribué à la mise en place, avant la révolution, un régime répressif qui avait écrasé l’opposition et garanti la domination d’un parti unique, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), jusqu’à la révolution de 2011.

Les critiques de Caid Essebsi ont déclaré qu’il avait supervisé la création d’un État policier pendant son mandat de ministre de l’Intérieur, et qu’il était responsable de la répression et de la torture observées en Tunisie à l’ère de Bourguiba.

Une fois devenu président, Caïd Essebsi a largement maintenu la stabilité en Tunisie. Une grande partie de la violence observée ailleurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient depuis le soulèvement arabe de 2011 a été épargnée, même si elle a été la cible de militants islamistes au fil des ans.

Certains considéraient que le gouvernement de Caid Essebsi était trop autoritaire, dans sa réponse aux problèmes de sécurité, et trop prêt à passer sous silence les crimes du passé.»

Traduit de l’anglais par Amina Mkada (avec BBC).

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