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« El Mundo » : «Caid Essebsi est le 1er président tunisien élu librement et démocratiquement, selon un processus exemplaire dans le monde arabe»

Le quotidien espagnol « El Mundo » a consacré, aujourd’hui, jeudi 25 juillet 2019, un article au parcours à Béji Caïd Essebsi, le président tunisien décédé ce matin. «Caïd Essebsi est le 1er président tunisien etdans le monde arabe élu librement et démocratiquement, selon un processus exemplaire».

«Membre de l’aristocratie politique qui gouverne depuis l’indépendance, Caid Essebsi est mort sans ratifier un amendement controversé de la loi électorale votée par le Parlement. La loi électorale adoptée par le Parlement il y a un mois, entre autres directives, resserre les exigences pour aspirer à la candidature à la présidence.

Caid Essebsi a facilité également le retour à la vie politique et électorale de la vieille garde qui travaillait avec le président renversé Ben Ali.

À 92 ans, Caid Essebsi est une figure omniprésente à tous les stades de l’histoire de la Tunisie, depuis son indépendance. Il a toujours été « un homme du système ».

La chute de la dictature en 2011, a laissé la place à une transition vers la démocratie où Caïd Essebsi « s’est recyclé » en tant que garant de la stabilité de la période de turbulence vécue.

En 2012, Caïd Essebsi a créé le parti Nidaa Tunes, un amalgame de mouvements convergents et de forces politiques rassemblant la gauche et le centre-droite, et qui incluait également d’anciens membres de l’ancien régime comme lui. Il a utilisé son profil laïque pour s’opposer à Ennahdha et a remporté les élections présidentielles de 2014, avec la promesse de restaurer le prestige de l’État et avait un style de gestion très personnalisé.

En tant que président et chef du parti ayant le plus de députés (ce qui n’a pas été sans controverse), une des erreurs pouvant être attribuée à Caïd Essebsi est son manque de collaboration, pour clarifier les abus et les violations de la dictature.

À Nidaa Tunes, la direction erratique de son fils Hafedh a fragmenté le parti qui, sans le président vétéran, manque d' »éléments attractifs ».

En attendant, les jeunes attendent toujours une réponse à leurs demandes de 2011 contre Ben Ali: travail et dignité. La demande d’emplois dans les régions intérieures du pays, les plus touchées sur le plan économique, et l’ombre du terrorisme, un problème aggravé par le chaos où la Libye voisine est submergée depuis 8 ans, sont les grands défis que Caïd Essebsi a légués à la Tunisie démocratique.

Traduit de l’espagnol par Amina Mkada (avec El Mundo).

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