Après avoir maintenu longtemps le silence sur son éventuelle candidature à la présidentielle du 15 septembre 2019, Abdelkrim Zbidi a finalement déposé son dossier, aujourd’hui, mercredi 7 août 2019, à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), tout en annonçant sa démission du ministère de la Défense.
M. Zbidi a évité jusque-là de parler de son éventuelle candidature à la présidentielle, alors que des pages sponsorisées sur Facebook et Instagram ont commencé à faire la promotion de sa candidature, depuis le 27 juillet 2019, jour de l’enterrement du regretté président Béji Caïd Essebsi.
Soutenu par deux partis, Nidaa et Afek, et plusieurs personnalités nationales, M. Zbidi a remis, aujourd’hui, son dossier de candidature parrainé par des citoyens (les 10.000 requis). L’opération de collecte des parrainages avait été mise en place par Afek Tounes, parti qui, dès le début, avait annoncé son soutien à la candidature du ministre de la Défense.
Hier soir, Nidaa Tounes lui a emboîté le pas et a officiellement annoncé, à son tour, son soutien à M. Zbidi, tout en appelant ses différentes structures à œuvrer pour sa victoire.
Le nom de M. Zbidi était sur toutes les bouches depuis le décès de Béji Caïd Essebsi. On loue notamment son sens de l’Etat, sa loyauté et son intégrité. Certains vont jusqu’à voir en lui l’homme providentiel dont la Tunisie a besoin aujourd’hui pour sortir de la crise.
D’autres, plus réservés, mettent en doute ses capacités à assumer les fonctions de président de la république, car il n’a ni le charisme, ni le bagou, ni la pédagogie et encore moins l’esprit rassembleur de celui auquel il ambitionne de succéder. Il n’est pas, non plus, ce qu’on appelle un tribun, à moins que ce professeur de médecine ne compte sur la fonction pour l’aider à disposer enfin de l’organe.
Discret, réservé, très peu loquace, peu à l’aise en public et parlant rarement aux médias, M. Zbidi semble être porté par une vague dont lui-même s’étonne.
Dans une récente intervention à l’Assemblée, il avait pourtant affirmé qu’il ne fera jamais de politique, arguant que les politiciens sont des menteurs, et que lui, ne sait pas mentir… Quelque chose en lui a changé entre temps… Reste à savoir s’il a appris, entre-temps, à rassembler aux autres politiciens.
Y. N.
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