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Festival de Carthage : Le pari est gagné pour Ghalia Benali

La chanteuse et actrice tunisienne Ghalia Benali s’est produite pour la première fois dans sa carrière sur la scène du Théâtre romain de Carthage, le soir du jeudi 15 août 2019, dans le cadre de la 55e édition du Festival international de Carthage.

Par Fawz Ben Ali

Initialement prévu pour le 27 juillet dernier, le concert de Ghalia Benali a finalement eu lieu avant-hier soir, puisqu’il avait été reporté comme beaucoup d’autres spectacles suite au décès du président de la république Béji Caïd Essebsi.

Enfin à Carthage !

Auteure-compositrice, interprète, actrice et danseuse, Ghalia Benali est une artiste surprenante, aux multiples talents et en perpétuelle innovation. Connue pour sa voie imposante et ses reprises magistrales d’Oum Kalthoum, elle a également fait ses preuves sur le grand écran avec ‘‘La saison des hommes’’ (2000) de Moufida Tlatli, ‘‘Swing’’ (2002) de Tony Gatlif, ‘‘À peine j’ouvre les yeux’’ (2015) de Leyla Bouzid et dernièrement ‘‘Fatwa’’ de Mahmoud Ben Mahmoud (Tanit d’or aux JCC 2018), où elle incarne le personnage d’une militante politique ayant perdu son fils après avoir été piégé par un groupe d’islamistes, un rôle pour lequel elle vient de recevoir le prix de la meilleure interprétation féminine dans le Festival Ecrans Noirs au Cameroun.

Le Festival de Carthage a cru cette année en beaucoup d’artistes tunisiens qui ont prouvé qu’ils sont capables de remplir l’immense théâtre romain tout comme les «superstars» de la pop arabe. Après avoir conquis le public de Hammamet (à la clôture de l’édition 2018), puis celui de l’Opéra (au début de cette année à l’occasion de la sortie de ‘‘Fatwa’’), Ghalia Benali a réussi le pari d’attirer le public de Carthage.

À 22h exactes et après l’habituel hymne national, Ghalia Benali est montée sur scène avec son groupe de musiciens (Ayman Asfour au violon, Ibrahim Al Tahlawy au saxophone, Vincent Noiret à la contrebasse, Belhassen Souni au bendir, Naim Ben Abdallah et Nasser Salama aux percussions, Khalid Kouhen à la tabla indienne, Malick Diaw à la guitare, Aly Al Bayati au qanun et les frères Gharbi aux violon et oud), pour nous donner un grand show qui s’est poursuivi jusqu’à 00h30. Deux heures et demie pendant lesquelles Ghalia Benali s’est montrée infatigable et d’une grande générosité avec le public, qui était de tous les âges, charmé par le timbre particulier de la chanteuse tunisienne, qui est restée fidèle à elle-même, et qui s’est présentée comme on l’a toujours connue, pieds nues, habillée de sa robe de gitane, et avec ses cheveux naturellement bouclés.

Un voyage au bon vieux temps

Ghalia Benali a choisi d’ouvrir le bal avec l’une des reprises qu’elle réussit le mieux ‘‘Ya msafer wahdak’’ de Mohamed Abdelwaheb, et a poursuivi sur ce même registre de tarab avec ‘‘Din el-hob’’, ‘‘Tajalla el-hob’’, ‘‘Hayamatni’’, ‘‘Ya ward’’ …, en passant par ‘‘Alf lila wa lila’’ et ‘‘Inta omri’’ d’Oum Kalthoum que le public réclame à tous ses concerts, une véritable démonstration de ses capacités vocales impressionnantes.

Ce spectacle musical qu’elle a souhaité appeler ‘‘Hadhret wasl’’ fut un voyage au bon vieux temps aux rythmes des grands classiques de la musique arabe dont l’inspiration est très évidente dans ses compositions personnelles où on retrouve aussi l’esprit soufi.

Ghalia Benali a réservé le meilleur pour la fin en clôturant son spectacle par une note tunisienne avec très belle reprise de ‘‘Lamouni eli gharou meni’’ de Hedi Jouini, faisant le bonheur de tous.

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