Kais Saied, candidat indépendant à la présidentielle anticipée du 15 septembre 2019, est universitaire et juriste, spécialiste du droit constitutionnel. Parmi ses prises de position les plus controversées, celles concernant l’homosexualité et la peine de mort. Mais pas seulement.
Kais Saied est professeur à l’université de Tunis. Il a été secrétaire général de l’Association tunisienne de droit constitutionnel, puis son vice-président. Mais rien dans son parcours assez morne d’universitaire ne le prédestinait à une carrière politique.
La candidature à la présidentielle de ce juriste est le fruit des sondages qui, au cours des deux dernières années, le donnaient parmi les trois personnalités les plus populaires en Tunisie. Cela a fini par lui donner des idées de gloire et de l’inciter à aller chercher des soutiens là où il les trouve: les islamistes, les anti-système, et tutti quanti.
Son caractère revêche, l’usage quasi exclusif qu’il fait de l’arabe littéraire, pédant et pompeux, et son débit de robot, qui lui valut le surnom de Robocop, le rendirent plus sympathique encore aux yeux de certains. Ses positions populistes ont fait le reste…
M. Saied a été directeur du département de droit général à l’université de Sousse, membre du groupe d’experts du secrétariat général de la Ligue arabe, expert auprès de l’Institut arabe des droits de l’homme, membre du comité d’experts chargé de réviser le projet de la Constitution tunisienne en 2014, et membre du conseil scientifique de plusieurs commissions universitaires. Il a, cependant, refusé de faire partie de la commission d’experts en 2013, pour trouver une issue juridique au problème de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).
Parmi ses prises de position controversées, Kais Saied s’est déclaré, en 2011, favorable à la peine de mort et estime que l’homosexualité ou plutôt son expression publique est encouragée par des parties étrangères qui les financent (sic!).
S’il n’est affilié à aucune formation politique, il compte s’appuyer, pour sa campagne présidentielle, sur un mouvement jeune et citoyen, prônant notamment un mandat révocable pour les élus locaux.
M. Saied n’a pas produit une grande oeuvre. Peu productif, on lui cite souvent deux ouvrages, un « Recueil de constitutions et documents politiques tunisiens », et les « Dispositions générales de la constitution ». Trop maigre…
Kais Saied est né le 22 février 1958 à Tunis. Il est marié et père de 3 enfants.
Amina Mkada
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