C’est une femme libérée. Dotée d’une forte personnalité. Et ses opinions sont très souvent anticonformistes. Voilà 3 ingrédients qui ont fait de l’avocate et chroniqueuse, Maya Ksouri – et on exagère à peine – «l’ennemie du peuple». Un peuple, qui est, dans une proportion non négligeable, profondément misogyne et conservateur.
Par Cherif Ben Younès
Toujours fidèle à son style, les apparitions médiatiques de Maya Ksouri, durant cette période électorale, sur la chaîne de télévision El Hiwar Ettounsi et sur la radio IFM, n’ont fait que consolider cette animosité qu’elle subie (et qu’elle inspire) depuis des années, de la part d’une bonne partie de la société tunisienne.
Les critiques de Maya Ksouri pour Kaïs Saïed
Cette fois-ci, on ne digère pas ses critiques acharnées à l’encontre du candidat indépendant à la présidentielle, qualifié au deuxième tour, Kaïs Saïed, à qui elle reproche, notamment, le fait qu’il fuit les débats médiatiques susceptibles de l’embarrasser. Pour elle, cela est inadmissible pour un prétendant (très) sérieux à la magistrature suprême.
Pour une partie du fan club du juriste, les critiques de la chroniqueuse sont presque synonymes de blasphème, sachant que Kaïs Saied ne boycotte pas tous les médias tunisiens, mais seulement certains d’entre eux, à l’instar d’El-Hiwar Ettounsi.
Cela a fini par lui valoir, comme souvent, malheureusement, depuis la révolution, des menaces de mort.
Son sens de l’éthique est remis en question ?
La nouveauté est que Maya Ksouri fait face, cette fois, à un autre type de reproches… beaucoup plus posés et beaucoup moins superficiels. Des reproches qui mettent en doute son intégrité, sa déontologie et son sens de l’éthique… Elle qui a presque toujours été irréprochable sur ces points.
En effet, elle est accusée de faire partie d’une campagne médiatique malhonnête, visant à augmenter la cote de l’autre candidat à la présidentielle, Nabil Karoui, afin de servir les intérêts du patron de la chaîne où elle travaille, Sami Fehri.
Ce dernier étant soupçonné, de son côté, de pousser l’opinion publique à élire le candidat de Qalb Tounes, avec les moyens médiatiques dont il dispose, et ce dans le cadre d’un deal entre les deux hommes, selon lequel M. Karoui, une fois président, laisserait, en contrepartie, pourrir l’affaire judiciaire Cactus Prod, où est impliqué Sami Fehri.
Leïla Toubel vole au secours de Maya Ksouri
La situation délicate de Maya Ksouri, qui se fait attaquer de tout bord, n’enchante pas, pour autant, tous ceux qui soutiennent Kaïs Saïed, en vue du deuxième tour de l’élection. À l’instar de la comédienne et dramaturge Leïla Toubel, qui a assuré, via un statut facebook, paru aujourd’hui, 26 septembre, qu’elle soutient également Mme Ksouri, face à la campagne de diabolisation qui est menée à son encontre. Et que son «double-soutien» n’est nullement contradictoire.
«Ceux qui ne peuvent pas comprendre comment je peux à la fois soutenir Kaïs Saïed, contre la machine de diffamation médiatique, et soutenir Maya Ksouri, contre les armées de facebook qui la menacent de mort, ne saisissent pas que la morale n’est pas un morceau de tissu qu’on peut coudre selon les visages… et que le refus de la violence est un principe», a-t-elle notamment écrit.
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